À l’approche de l’hiver, certains virus commencent à faire leur apparition. Selon l’Inserm, l’épidémie de grippe saisonnière toucherait 2 à 8 millions de personnes chaque année en France¹. À la maison ou dehors, il existe quelques gestes simples qui permettent de limiter les contaminations et de traverser l’hiver en bonne santé. Nous vous en livrons quelques-uns dans cet article !
Veillez à ventiler votre intérieur : en raison des faibles températures, on hésite davantage à ouvrir les fenêtres pour préserver la chaleur. Pourtant, il est important de renouveler l’air ambiant quotidiennement, en ouvrant en grand au moins 10 minutes. L’air neuf est moins propice au développement de microbes, virus et acariens.
Ce geste sera également utile pour chasser la pollution intérieure (tabac, composés volatils…) et l’humidité (condensation, moisissures…) qui peuvent s’accumuler dans les maisons et rendre vulnérables les voies respiratoires. Attention à ne pas surchauffer votre habitat, les écarts de températures et la sécheresse de l’air chaud sont aussi favorables aux troubles ORL.
Évitez les contaminations : les virus hivernaux se transmettent par l’intermédiaire de gouttelettes chargées de virus ou de microbes émises lors d’une toux, d’un éternuement ou par le contact direct des mains d’une personne infectée (poignée de main) ou d’objets contaminés (interrupteurs, boutons d’ascenseur…).
Pour limiter les risques de contamination, il est nécessaire de se laver les mains plusieurs fois par jour avec de l’eau et du savon, ou au minimum avec du gel hydroalcoolique lorsque l’accès à des sanitaires est limité. Il est aussi conseillé de désinfecter les zones de contact telles que les poignées de portes, les interrupteurs, les télécommandes, les claviers d’ordinateur et les écrans de téléphone.
Prenez soin de votre foie : on oublie trop souvent que le foie est un organe qui a besoin de chaleur pour fonctionner de manière optimale. Le sang qui y pénètre avoisine les 39 °C et en ressort à plus de 41 °C. Le foie agit comme un centre d’épuration, il assure la filtration de certaines substances nocives (toxines, alcool, caféine, médicaments, pesticides, additifs alimentaires…). Si le froid se fait trop ressentir, le foie est moins efficace.
Ce fait est d’autant plus marqué avec une alimentation hivernale riche et carencée en vitamines et minéraux. Le sang encore « encrassé » va rejoindre les poumons et y développer un terrain favorable à l’implantation de microbes hivernaux. Appliquez une bouillotte chaude pendant au moins 30 minutes par jour, cela sera un excellent moyen de soutenir la fonction émonctorielle du foie et donc de vous préserver des maladies de l’hiver touchant les poumons.
Pensez à renforcer votre immunité intestinale : l’intestin n’a pas qu’une fonction digestive, il est aussi une pièce maîtresse du système immunitaire. Ainsi, la performance des défenses naturelles de l’organisme va dépendre de l’état de la barrière intestinale et du microbiote. Cet écosystème complexe peut être fragilisé par de nombreux facteurs : le stress, les changements de saison, les voyages, le manque de sommeil, l’alimentation, le mode de vie…
En conséquence, il est souvent conseillé aux personnes fragiles ou souhaitant renforcer leur immunité avant l’hiver, de rééquilibrer leur flore intestinale par le biais d’une complémentation en probiotiques. En stimulant les bonnes bactéries de l’intestin, les probiotiques soutiennent le système immunitaire et protègent des infections par un effet barrière de la muqueuse intestinale aux germes pathogènes, notamment viraux. Certaines souches sont plus adaptées que d’autres pour établir une immunité performante : lactobacillus plantarum, lactobacillus acidophilus et bifidobacterium lactis.
Lactobacillus plantarum : permet de renforcer la barrière intestinale et empêche l’adhésion des agents pathogènes en diminuant la perméabilité intestinale et la translocation des endotoxines.
Lactobacillus acidophilus et Lactobacillus plantarum : efficaces pour améliorer les paramètres immunochimiques liés à l’immunité intestinale innée et acquise.
Lactobacillus acidophilus : stimule les cellules dendritiques2 (qui activent les lymphocytes T).
Lactobacillus acidophilus3, Bifidobacterium lactis4,5 : induisent une augmentation de la phagocytose.
Optez pour la phytothérapie : le thym est la plante majeure pour traiter les troubles des voies respiratoires comme la toux, la bronchite ou l’angine. Particulièrement renommée pour ses actions antiseptiques et stimulatrices de l’immunité, cette plante peut s’utiliser facilement en infusion, en inhalation ou en diffusion pour nettoyer l’air d’une pièce. Le thym s’associe très bien à l’eucalyptus dans les cas de rhume, de sinusite et de congestion pulmonaire.
L’ail possède des propriétés antivirales, antimicrobiennes et antibactériennes, ce qui lui confère sa capacité d’élimination d’un grand nombre de pathogènes hivernaux6. Il est aussi réputé pour nettoyer le sang et le système digestif, très profitable pour alléger le travail hépatique. Facilement consommable dans l’alimentation, il s’associe efficacement au romarin pour ses qualités expectorantes et stimulatrices du foie.
L’échinacée est une plante utilisée pour stimuler le système immunitaire. Elle est efficace en prévention mais aussi très puissante pour traiter une infection déclarée. D’après une étude clinique, elle pourrait être aussi efficace qu’un médicament classique pour atténuer le mal de gorge provoqué par une pharyngite aiguë7. Elle s’associe très bien avec le ginseng pour relancer l’énergie et soutenir l’organisme lors de maladies.
Misez sur les produits de la ruche : récoltés et transformés par les abeilles, le miel, le pollen, la gelée royale et la propolis sont reconnus depuis plusieurs centaines d’années pour leurs très nombreux bénéfices sur la santé.
Le pollen a la particularité de contenir des germes digestifs et des ferments lactiques issus du jabot de l’abeille récoltante, ce qui lui confère un effet probiotique8. Ainsi, lorsqu’il est consommé frais, il participe à la reconstruction et l’équilibre de la flore intestinale. Une cure de pollen peut être utile à l’approche de l’hiver pour booster son immunité ou pour prévenir les effets d’une antibiothérapie.
Le miel aurait également un effet sur l’intestin grâce à une action prébiotique, nourrissant et améliorant la croissance et l’activité de la flore intestinale9. Très utilisé pour adoucir les maux de gorge, c’est un antibactérien et un antiseptique facile d’accès et d’utilisation lors d’infections respiratoires.
La propolis est très efficace dans les cas de rhume, de toux bronchique et de maux de gorge. C’est un antibiotique naturel qui fluidifie les mucosités et facilite leur évacuation. On peut la retrouver sous différentes formes : à l’état brut, en teinture, en gomme à mâcher… Pour se préparer à l’hiver où la circulation virale est importante, il existe aussi des synergies pouvant l’associer à différentes plantes agissant sur le système immunitaire et respiratoire.
La gelée royale, aussi appelée « lait des abeilles », est secrétée par les jeunes abeilles nourricières et constitue le régime alimentaire exclusif de la reine. Riche en vitamines et en minéraux, c’est un puissant revitalisant naturel, qui favorise la résistance de l’organisme face aux agressions extérieures. L’automne est donc la période la plus propice à une cure de gelée royale en vue de se préparer au passage en hiver.
Références :
- Inserm, dossier d’information. Sept 2017.
- Mohamadzadeh M et al. Regulation of induced colonic inflammation by Lactobacillus acidophilus deficient in lipoteichoic acid. Proc Natl Acad Sci USA. 2011 Mar 15;108 Suppl 1:4623-30. doi: 10.1073/pnas.1005066107. Epub 2011 Jan 31.
- Schiffrin et al., 1995
- Arunachalam et al., 2000.
- Gill et al., 2001.
- Garlic for the common cold. Lissiman E, Bhasale AL, Cohen M. Cochrane Database Syst Rev. 2009 Jul 8;(3):CD006206. Review.
- Schapowal A et al. Echinacea/sage or chlorhexidine/lidocaine for treating acute sore throats: a randomized double-blind trial. Schapowal A, Berger D, et al. Eur J Med Res. 2009 Sep 1;14(9):406-12.
- Thibault. Le pollen apicole : ses propriétés et ses utilisations thérapeutiques. Sciences pharmaceutiques. 2017. Hal-01931932.
- WGO Review Team. Probiotiques et prébiotiques. World Gastroenterology Organisation Global Guidelines, Feb 2017.