En hypothyroïdie, tout ralentit, en hyper, tout s’accélère ! C’est le moyen mnémotechnique pour retenir qu’en hypothyroïdie le corps s’installe dans la lenteur et dans les difficultés métaboliques contrairement à l’hyperthyroïdie qui provoque un emballement de tous les systèmes.
L’hypothyroïdie est la maladie thyroïdienne la plus fréquente : on estime qu’elle touche environ 1 à 2 % de la population française. Elle survient principalement chez les femmes, avec une incidence qui augmente entre 35 et 60 ans1.
Formée à partir de la 3e semaine du développement de l’embryon et fonctionnelle à partir du 3e mois de grossesse, la thyroïde, du grec « thyreoeides » qui signifie « en forme de bouclier » est un organe à chouchouter. Située à la base du cou elle fabrique des hormones, c’est-à-dire des molécules qui servent de messager chimique pour enclencher des mécanismes métaboliques. La thyroïde sécrète plusieurs hormones : la T3 (triiodothyronine), la rT3 (triiodothyronine reverse), la T4 (thyroxine) et la calcitonine. Pour sécréter ces hormones, elle ne prend pas la décision de façon autonome, elle a besoin qu’on lui en donne l’ordre. C’est le cerveau, en envoyant l’hormone TSH (thyréostimuline), qui va indiquer à la thyroïde de lancer la production. A l’inverse, s’il y a trop d’hormones thyroïdiennes en circulation, la thyroïde indique au cerveau qu’il faut freiner la sécrétion de TSH pour ralentir la fabrication des hormones thyroïdiennes. C’est ce qu’on appelle le rétrocontrôle négatif, un équilibre qui s’établit naturellement quand le corps fonctionne correctement.
Deux rôles sont attribués aux hormones thyroïdiennes : la stimulation de presque tous les tissus de l’organisme pour produire des protéines et l’augmentation de la quantité d’oxygène utilisée par les cellules. Des rôles prépondérants dans le fonctionnement du corps puisqu’ils ont une action sur de nombreuses fonctions vitales de l’organisme, comme la fréquence cardiaque, la vitesse à laquelle les calories sont brûlées pour créer de l’énergie, la qualité de la peau, la croissance, la production de chaleur, la fertilité ou encore la digestion.
Il est toujours important de trouver la cause des dérèglements pour pouvoir agir efficacement.
- Concernant l’hypothyroïdie, il peut y avoir plusieurs possibilités. Si le système immunitaire attaque par erreur la thyroïde, provoquant une inflammation et une destruction progressive de la glande, on appelle cela une thyroïdite auto-immune.
- Dans le cas d’une ablation partielle ou totale de la thyroïde ou une radiothérapie, cela peut provoquer une hypothyroïdie secondaire. Parfois, il s’agit tout simplement d’une carence en iode, un oligo-élément indispensable à la production des hormones thyroïdiennes.
- D’autres désagréments peuvent apparaître lorsqu’il y a des troubles de la thyroïde et un seul signe ne peut suffire à déterminer un dysfonctionnement. Il est important de se faire accompagner pour déterminer l’origine des troubles thyroïdiens.
En hiver, avec le froid, le changement de luminosité et l’humidité, le métabolisme ralentit et la thyroïde avec ! Naturellement à cette période de l’année, l’hypothyroïdie peut se faire sentir, auquel cas, on l’associe plutôt à un dysfonctionnement naturel et fonctionnel plus que pathogène.
Quelques signes pour identifier une thyroïde qui tourne au ralenti :
• Fatigue :
La thyroïde est une glande chef d’orchestre, qui permet au corps, dans son entièreté, de fonctionner normalement. Pour cela, les hormones thyroïdiennes se fixent sur de nombreux récepteurs. Si les hormones thyroïdiennes viennent à manquer, c’est donc tout le corps qui en pâtit, avec une baisse d’énergie globale.
• Constipation :
L’intestin est un organe qui bouge tout seul, toute la journée, comme un lombric ! C’est ce qu’on appelle le péristaltisme. Ce mouvement est notamment possible grâce aux hormones thyroïdiennes qui viennent se fixer sur les cellules du tube digestif. Cela permet de faire avancer les selles qui se sont formées lors de la digestion. Si le péristaltisme est lent, les selles stagnent, c’est la constipation. Les hormones thyroïdiennes sont aussi nécessaires à la libération des sécrétions enzymatiques au niveau de l’estomac. Si celles-ci ne sont pas suffisantes, toute la digestion est alors impactée.
• Frilosité :
Les hormones thyroïdiennes jouent un rôle dans la thermogenèse, la vasoconstriction et la perception de la température. Un dysfonctionnement thyroïdien peut donc induire une frilosité excessive du fait de la réduction de la production de chaleur, des extrémités froides (mains, pieds) à cause d’une vasoconstriction moins efficace, ou encore une perception de la température plus basse par le cerveau.
• Prise de poids2 :
Le métabolisme basal, c’est-à-dire la fabrication et la destruction des molécules au sein du corps qui permettent de créer de l’énergie dans un contexte dit « de base », est habituellement chargé de dépenser un certain nombre de calories au repos. En cas de thyroïde ralentie, cette dépense est freinée, l’excès d’énergie est alors stocké dans les tissus adipeux (graisse), entraînant une prise de poids sans pour autant changer les apports alimentaires quotidiens.
Les solutions pour retrouver un équilibre thyroïdien :
Des solutions existent pour retrouver l’équilibre thyroïdien. Les troubles de la thyroïde peuvent être fonctionnels ou pathologiques, il est vivement recommandé de consulter un professionnel de santé pour être bien accompagné.
Nous connaissons aujourd’hui les nutriments nécessaires au bon fonctionnement de la thyroïde. Parmi les minéraux essentiels, l’iode est un indispensable. En effet, l’iode ingéré dans les aliments et l’eau sous forme d’iodure, est concentré et converti en iode organique par la thyroïde grâce à une enzyme : la peroxydase thyroïdienne ou TPO. Une fois cette étape validée, l’iode organique vient se fixer sur la tyrosine pour former des molécules qui donneront ensuite la T3, rT3 et la T4. Donc, sans iode, il n’y a pas d’hormones thyroïdiennes.
Le sélénium est aussi un oligo-élément important au point d’être appelé cofacteur de fabrication des hormones thyroïdiennes, tout comme le zinc, le magnésium et le manganèse. En effet, grâce à lui, la TPO est optimale et peut donc jouer pleinement son rôle comme évoqué ci-dessus. Comme toute réaction métabolique, l’action enzymatique de la TPO génère un stress oxydatif qui peut être fortement limité par le sélénium grâce à ses propriétés antioxydantes.
Il est important également d’avoir un foie sain, car les nombreuses transformations métaboliques concernant les hormones thyroïdiennes ont lieu dans cet organe.
Les compléments alimentaires qui concentrent l’intégralité des cofacteurs, mais aussi des plantes qui contribuent à l’équilibre de la thyroïde, comme la racine de guggul et l’extrait de racine de Coleus forskohlii, associés aux bons acides aminés comme la L-Tyrosine, essentiel au fonctionnement optimal de la thyroïde, permettront d’apporter un véritable soutien nutritionnel dans le cadre d’une thyroïde qui fonctionne au ralenti.
*Références :
1 https://www.has-sante.fr/jcms/p_3420835/fr/dysthyroidies-la-has-publie-un-socle-complet-de-recommandations
2 https://www.sciencesetavenir.fr/sante/comment-l-hypothyroidie-peut-etre-la-cause-de-kilos-en-trop_171308