Ancienne pilote de ligne devenue naturopathe, Judith Albertat est une battante. Plutôt une combattante. Malgré un état de santé chaotique et dégradé, elle n´a cessé de chercher la cause de ses maux multiples et variés, qui l´ont ballottée de spécialiste en spécialiste, de service en service. Il lui aura fallu plus de dix ans pour découvrir le nom de sa pathologie : la maladie de Lyme, une affection chronique qui serait largement répandue, bien plus que les 5 % de la population officiellement annoncés.
Jade Perraud : Bonjour Judith Albertat, Vous êtes naturopathe, ancienne pilote de ligne, cofondatrice de l’association Lyme Sans Frontières puis du fonds de dotation I FOR LYME, vous avez écrit 2 livres sur la maladie de Lyme et votre approche a beaucoup évolué depuis que vous avez été diagnostiquée « Lyme ».
Pouvez-vous nous dire ce que vous avez découvert et comment ?
Judith Albertat : En effet, c’est un long parcours. En 10 ans, mes recherches pour comprendre ce qu’est la maladie de Lyme m’ont beaucoup appris. Au début, je pensais que, avec 4 sérologies positives, j’avais trouvé le responsable de tous mes maux, de tous ces symptômes accablants qui m’avaient littéralement mise à terre : Lyme.
C’est ce que je décris dans mon 1er livre.
Les années passaient et au final, je ne voyais pas la guérison au bout du tunnel. Pire, les 22 mois de traitements antibiotiques avaient ravagé mon intestin et généré de nouveaux symptômes, sans que qui que ce soit puisse me dire ce qui se passait dans mon corps. Ces traitements anti-infectieux à large spectre ont entre autre déclenché une redoutable candidose et une invasion de mon intestin par des moisissures.
En fait, dans mes recherches pour essayer de m’en sortir, je n’ai pas fonctionné comme un médecin – ce que je ne suis pas – ni même comme un thérapeute classique, bien que je sois naturopathe.
J’ai fonctionné comme un pilote qui a une « méga panne » dans son avion, et qui doit absolument chercher des informations tant à l’extérieur de l’avion qu’à l’intérieur afin de comprendre ce qui se passe, analyser la situation, essayer de trouver un remède à cette situation, appliquer le remède, et vérifier en permanence si la décision qui a été prise est la bonne, ou non : on vérifie tout en permanence, y compris la prise de risque, qui est toujours évaluée au premier degré. Et si, grâce à ces contrôles permanents, la décision que l’on a prise à moment donné se révèle ne pas être la bonne, alors on recommence à tout évaluer, on va chercher de nouvelles informations afin de pouvoir prendre une nouvelle décision.
En procédant ainsi pour Lyme, ça m’a obligée à aller chercher bien plus loin qu’on ne le fait généralement. C’est surtout à l’étranger, en fait, et notamment en Allemagne auprès de médecins spécialisés en médecine environnementale, ou aux États-Unis également, que j’ai trouvé des pistes très intéressantes. Loin des chemins déjà parcourus par de nombreux médecins Lyme et les malades, j’ai ainsi rapidement pu apporter une autre vision de la maladie, dont on commence juste à entendre parler actuellement.
Tout ce matériau, je l’ai analysé, comparé, recomparé, j’ai passé des mois et des années à essayer de valider chaque information par recoupement d’informations complémentaires et convergentes afin de me faire une idée, plausible, de ce qui pouvait se passer dans mon corps. C’est ainsi que j’ai décidé de faire toutes sortes d’examens, très régulièrement – dont beaucoup ne sont jamais réalisés en France – mais qui m’ont confirmé notamment que j’étais très affaiblie par un manque chronique de nutriments vitaux, et très intoxiquée par des métaux et autres substances toxiques qui n’ont rien à faire dans mon corps.
Là, j’ai appris, en lisant nombre de publications en toxicologie, que l’on ne doit surtout pas donner certains antibiotiques aux malades quand ils ont des métaux toxiques en quantité dans le corps, au risque d’aggraver leurs symptômes neurologiques. J’ai appris aussi que, tant qu’on a du mercure, du plomb et du cadmium dans les cellules, on ne peut pas se débarrasser des bactéries. J’ai appris, en lisant encore d’autres publications, que les additifs alimentaires toxiques ont pour toute première cible l’intestin – avant d’aller plus loin se greffer dans les reins, le foie et le cerveau ! J’ai appris que l’état de la mâchoire, et donc des dents et prothèses qui ont été posées durant notre vie, est la source de dégâts considérables dans l’organisme. J’ai découvert que dans tous les vaccins, il y a des adjuvants et autres substances aux effets nocifs pouvant impacter l’ADN, les neurones et la mitochondrie de la cellule.
Et puis, il y a notre environnement toxique au sens large, ce que nous mangeons, buvons, respirons, utilisons dans les maisons, les ondes électromagnétiques, … : notre environnement est devenu progressivement impropre à la vie. C’est d’ailleurs ce que vient de publier, en cette fin d’année, le prestigieux journal scientifique « The Lancet » : 1 personne sur 6 meurt aujourd’hui à cause de notre environnement toxique….
Quand on ajoute un à un tous les facteurs aggravants qui peuvent habiter notre corps sans qu’on le sache, alors on comprend que Lyme est une infection opportuniste, elle peut enfin se manifester. Car elle habite sans doute tout le monde sur Terre depuis la nuit des temps (des publications scientifiques prouvent que la borrélie existe depuis des millions d’années). Dans un « terrain » en mauvais état, intoxiqué chaque jour davantage par notre civilisation et notre mode de vie, elle peut s’exprimer chez certaines personnes, en même temps que d’autres pathogènes opportunistes. Et faire d’énormes dégâts : c’est tout ce bouillon de culture qu’il va falloir traiter.
J’ai découvert un monde complexe : il y a tant de choses à dire et à décrire !…
A force de chercher partout pour me sortir des dégâts causés d’une part par mon « terrain » totalement déplémenté depuis des décennies mais aussi par les « poisons » qui m’intoxiquaient, et d’autre part par les traitements initiaux que j’avais acceptés – car j’y croyais, je pensais vraiment que l’antibiothérapie à long terme allait me sortir de Lyme – j’ai fini par adopter une stratégie qui pourrait se résumer ainsi :
Il faut :
- Diminuer la charge infectieuse globale, pourquoi pas avec des anti-infectieux chimiques à moment donné s’il le faut, mais aussi et surtout avec l’aide d’une large pharmacopée naturelle existante.
- Diminuer la charge toxique globale. Il y a pour cela des outils chimiques, et des outils naturels. Il faut juste s’assurer qu’ils sont de qualité et non toxiques !
- Réparer le terrain.
- Réparer l’intestin.
J’y reviendrai plus loin.
La pollution détruit la santé des êtres humains. Elle est la cause d’une centaine de maladies qui entraînent chaque année la mort de millions d’individus. Quand on parle de pollution, cela concerne l’air, l’eau et les sols, explique l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Mais aussi les substances chimiques présentes dans notre alimentation, les pesticides, le changement climatique, les rayons UV….
Jade Perraud : Quels sont les symptômes les plus fréquemment rencontrés ?
Judith Albertat : Les symptômes les plus fréquents varient d’un stade à l’autre. On considère en général 3 stades, le stade précoce et aigu de la maladie étant le premier stade, associé à des symptômes grippaux, des douleurs diffuses, des arthralgies, un érythème migrant dans 35 à 70 % des cas.
Au stade 2, quelques mois plus tard, on peut avoir des douleurs diffuses, qui vont, qui viennent.
Au stade 3, celui de ladite chronicité, souvent plusieurs années après la piqûre de tique (ou aussi possiblement de certains insectes) diverses atteintes sont possibles : articulaires, neurologiques, cutanées, avec une acrodermatite atrophiante chronique par exemple.
À son stade primaire, la maladie de Lyme échappe souvent aux tests sérologiques. Toutefois, il est possible de la diagnostiquer grâce à ses premiers signes physiques (état grippal, éruptions cutanées accompagnées de rougeurs circulaires, rigidité musculaire, maux de tête, douleurs articulaires, …) qui apparaissent plusieurs jours après la piqûre de tique.
Jade Perraud : Sont-ils associés à d’autres facteurs, tels que les pathologies auto-immunes ou neurodégénératives ?
Judith Albertat : Associés à des intoxications aux métaux, parfaitement méconnues des médecins, mais aussi à des dents hélas mal soignées et qui vont héberger des millions de bactéries néfastes, les symptômes peuvent évoluer vers des pathologies graves comme la Maladie de Charcot, la SEP, Alzheimer, la dépression chronique, d’autres maladies auto-immunes. L’état de l’intestin joue un rôle fondamental dans toutes ces maladies, il faut absolument faire des bilans complets et le réparer.
Jade Perraud : Le diagnostic lui-même semble ne pas faire l’unanimité, quel serait selon vous le ou les meilleur(s) test(s) à effectuer ?
Judith Albertat : Le diagnostic en effet pose un gros problème aujourd’hui. Il est désormais reconnu que les tests actuels sont non fiables – à tel escient que divers secteurs de recherche, y compris le CHU de Strasbourg, se lancent dans des projets de recherche pour des tests qui devraient aboutir à une meilleure spécificité et une meilleure sensibilité.
Pour ma part, je crois que, à ce stade, il ne faut pas faire de fixation sur les tests Lyme. C’est perdre son temps et son argent : on peut être positif et ne pas du tout être malade, et a contrario avoir un test négatif et être très souffrant. Cela ne permet certainement pas d’en déduire quelque chose.
Même chose pour les tests faits dans des laboratoires hors parcours habituels, en Allemagne ou ailleurs : ils peuvent revenir très positifs, ça ne veut pas dire que les souffrances des malades sont dues à Lyme exclusivement. On se lancerait alors à tort dans des traitements anti-infectieux à long, très long terme, dont, on le voit bien, les gens en majorité ne tirent aucun profit après de très nombreuses années de prises de médicaments ou même de traitements alternatifs. J’ai d’innombrables retours de malades qui ont fait ce parcours, inutile, de traitement anti-infectieux durant des années (5 à 10 ans) et les résultats ne sont vraiment pas bons. Car on n’a considéré que l’infection, et jamais le reste.
Jade Perraud : Quels sont les traitements classiques de la borréliose de Lyme, et quels sont leurs résultats ?
Judith Albertat : Les traitements classiques, quels que soient les stades de la maladie, consistent à donner des antibiotiques spécifiques, à hautes doses : amoxicilline, doxycycline, rocéphine. Ce, durant en général 15 jours, parfois 3 semaines, renouvelable une fois si besoin est.
Les résultats sont très bons au stade 1 de la maladie. Aux stades 2 et 3, c’est beaucoup moins vrai.
Jade Perraud : Les résultats sont très variables d’un patient à un autre, il y a beaucoup de rechutes, comment expliquez-vous ce phénomène ?
Judith Albertat : En fait, c’est assez simple à comprendre. Nous sommes tous biologiquement différents. Nous avons un ADN différent, une histoire personnelle différente, des lieux de vie ou de passage différents. L’épigénétique passant là-dessus, nous avons donc constitué un « terrain » qui nous est absolument unique et personnel.
Par ailleurs, on ne sait jamais quels pathogènes nous avons dans le corps, nous sommes peut-être sans le savoir déjà porteur sain de borrélies, et de toutes sortes de co-infections. Quand une tique nous pique, elle va injecter un ou plusieurs pathogènes, on ne peut pas savoir lesquels, et ces derniers vont augmenter notre charge infectieuse globale, déjà présente dans le corps de façon tout à fait normale.
A cela s’ajoutent la charge toxique globale qui nous est propre et l’histoire de notre intestin.
On comprend alors vite que les symptômes d’une personne à l’autre ne peuvent être les mêmes, bien qu’on en retrouve forcément certains en commun.
C’est une erreur communément commise que de vouloir comparer les symptômes des uns avec les symptômes des autres. On y perd son latin… Et c’est générateur de stress sans apporter la moindre solution.
Les rechutes quant à elles proviennent du fait que le traitement n’a peut-être pas été adapté : s’est-on occupé des parasites ? Des virus ? Des levures, des moisissures, des co-infections bactériennes ? Le traitement a-t-il été suffisamment long ? A-t-on pris en considération l’état du « terrain » du malade, sa charge toxique globale, son intestin ? Si on ne prend pas en compte tout cela, alors les traitements anti-infectieux sont globalement voués à l’échec – sauf au stade 1 de la maladie.
Jade Perraud : Selon votre expérience, existe-il un terrain propice au développement de la maladie de Lyme ?
Judith Albertat : La question est difficile !
Je pense qu’une personne qui a, dès la naissance, hérité d’une charge infectieuse globale importante, et d’une charge toxique globale importante, comme c’est désormais trop souvent le cas, a déjà un « terrain » défavorable à une bonne santé, surtout dans notre environnement toxique moderne. Là, ça peut vraiment faire « boum » – ce qui est le cas dans l’explosion des cas d’autisme dans le monde. Ces derniers ne sont d’ailleurs pas épargnés par Lyme, que l’on retrouve dans une majorité d’entre eux.
Ils ont également un intestin en piteux état : c’est ce qui va principalement causer les immenses désordres comportementaux qu’on leur connaît, car leurs cerveaux sont envahis de toxines endogènes et exogènes provenant de leur intestin hyperperméable, et ils ne peuvent contrôler cela. Dès qu’on change l’alimentation des autistes et qu’on répare l’intestin, ils vont en majorité tout de suite mieux, y compris sans traitement anti-infectieux ! Pour Lyme, c’est pareil.
Jade Perraud : Comment peut-on accompagner les patients vers la guérison ? Quelles solutions préconisez-vous ?
Judith Albertat : Il faut déjà envisager de diminuer la charge infectieuse globale. Mais avant cela, il faut tout de suite modifier l’alimentation des malades. J’y reviens plus loin. Pour ce qui est du choix des traitements, je pense qu’il ne faut pas refuser les antibiotiques, qui s’avèrent très efficaces notamment au stade 1 de la maladie. Pour les autres stades, il peut être utile de les utiliser à certains moments. Mais pas sur du long terme à mon avis.
La pharmacopée naturelle quant à elle nous offre un choix immense de possibilités, qui ont fait leurs preuves depuis des milliers d’années – n’en déplaise aux scientifiques qui les réfutent. Entre les plantes européennes, africaines, sud-américaines, et bien d’autres encore, nous avons vraiment le choix ! Les huiles essentielles sont de véritables armes à feu, très utiles dans Lyme, il faut les utiliser à bon escient, toujours avec l’aide d’un aromathérapeute ou d’un pharmacien, ou d’un médecin formé à ce type d’outil. On peut les utiliser seules ou en association avec des antibiotiques, elles deviennent alors encore plus efficaces comme l’a récemment démontré un chercheur marocain.
L’homéopathie, pratiquée par certains virtuoses en la matière, se révèle être un outil thérapeutique redoutablement efficace. On peut également compter sur la vitamine C liposomale, qui pénètre bien dans la cellule, et est très active contre les bactéries.
Ensuite viennent les thérapies quantiques, les « bonnes » ondes électromagnétiques, les ultrasons du protocole RK (Ruggiero-Klinghardt), les ondes scalaires, la bioélectronique de Vincent, la biophotonique… : le choix est vaste et il faut parfois essayer plusieurs approches car ce qui peut fonctionner pour un malade, peut ne pas fonctionner pour l’autre. C’est normal, on ne sait jamais quels pathogènes il faut cibler, on navigue clairement à vue dans ces traitements. Ce n’est qu’en constatant les améliorations au fil du temps qu’on peut se dire qu’on a, à moment donné, choisi une bonne stratégie. Qui elle-même doit tout le temps être réexaminée et remise en cause si nécessaire.
Il faut parallèlement diminuer la charge toxique globale. Ce qui veut dire, faire un bilan des toxiques que l’on peut avoir dans le corps.
Pour cela, il faut se rappeler :
- les vaccins qu’on a pu avoir ;
- les amalgames dentaires qu’on a eus en bouche, s’ils ont été enlevés (en général sans précaution alors qu’ils contiennent de grosses quantités de mercure et d’autres métaux toxiques comme l’étain et l’argent) ou s’il en reste encore ; a-t-on d’autres métaux en bouche : or, bridges en alliages de divers métaux dont certains sont toxiques, implants en titane ; les racines dentaires dévitalisées ont-elles été bien nettoyées, ne sont-elles pas en train de pourrir dans l’os de la mâchoire, ce qui entraîne des états inflammatoires à distance et la prolifération de bactéries devenant très résistantes notamment grâce au mercure qui aurait pu être posé en bouche par le passé (cela a été l’objet d’une publication scientifique concernant la PAR (polyarthrite rhumatoïde) : la cause en serait des bactéries que l’on a retrouvées à l’identique dans les articulations, les intestins et la bouche des patients, et qui sont devenues très résistantes « à cause de l’environnement »).
- les sources alimentaires et domestiques d’intoxication aux métaux, médicaments et pesticides : eau, poissons, viandes, légumes, plats préparés contenants des additifs ; contenants divers en plastiques ; cuisson dans des récipients toxiques ; produits d’entretien domestique courants, cosmétiques courants, vernis toxiques, meubles, tapis, peintures, ampoules basse tension au mercure, vêtements synthétiques, … : la liste est très, très longue, hélas.
- Les sources naturelles d’intoxication : mines à ciel ouvert à proximité desquelles on trouve des taux énormes de plomb, zinc, antimoine, arsenic… ; pesticides de l’agriculture ; eaux souterraines polluées notamment à l’arsenic, lacs pollués, ….
- Champs électromagnétiques : wifi, téléphones portables, tous les objets connectés, fours à micro-ondes, tables de cuisson à induction, radio-réveil, ….
Ce bilan est nécessaire, tout à fait faisable, je connais un bon nombre de personnes qui l’ont fait. Au début, tout cela les a déroutés, ils ont pensé que c’était impossible, qu’ils allaient vivre comme l’homme de Cro-Magnon ! Et puis, contraints et forcés, devant l’évidence des tentatives de suicide de la part de leurs enfants, de leur incapacité à se réparer en ne prenant que des anti-infectieux, ils ont fini par être obligés de franchir le pas. Ils ont évalué tous les toxiques qui les concernaient, changé radicalement leur mode de vie, de nutrition aussi bien sûr,… Et tout de suite, en quelques jours ou semaines, les améliorations, incroyables, sont arrivées !
Réparer l’intestin et le terrain
Là, clairement, on touche un point essentiel.
Notre terrain, c’est tout ce dont nous sommes faits. C’est aussi l’histoire de notre vie, de nos carences, héritées ou non, et de nos propres erreurs. Tout cela est inscrit dans nos cellules. A un certain stade de carences ou d’excès, le corps dit « stop » !
Manque de nutriments vitaux, à cause de nos erreurs nutritionnelles et d’une agriculture qui ne sait plus apporter à notre corps les éléments essentiels à la vie dont il a besoin ; toxiques qui envahissent le terrain : c’est la porte grande ouverte aux infections ! Les microbes font partie de notre vie, nous avons plus de bactéries que de cellules dans notre intestin, il faut juste que tous ces microbes restent sous contrôle de notre système immunitaire ! Mais dans un tel contexte, celui de notre civilisation moderne et de notre environnement actuel, cela devient de plus en plus « mission impossible ».
Réparer l’intestin et le terrain, c’est donner à nos cellules ce dont elles ont besoin en termes de nutriments vitaux pour fonctionner : vitamines, bonnes graisses, protéines, oligoéléments, tout ce qui va permettre au métabolisme de se remettre peu à peu en route, à nos systèmes d’épuration de refonctionner, aux échanges nutritionnels dans notre intestin et autres organes de s’effectuer, à nos hormones de revenir à des niveaux satisfaisants qui leur permettent de « discuter » entre elles pour notre plus grand bien.
Il faut pour ce faire et a minima effectuer des bilans :
- orthomoléculaires,
- des capacités de détoxification,
- des métaux lourds,
- des selles afin de voir comment fonctionne l’appareil digestif, s’il y a des allergies, la manière dont se digère tel ou tel aliment et son devenir dans l’intestin.
Un excellent livre qui décrit toute cette problématique est celui du Dr Natasha Campbell : « GAPS, le syndrome entéropsychologique ». Bien qu’il ne soit pas impératif de suivre ses conseils à la lettre, et que l’on puisse donc adapter au cas par cas, on y trouve l’explication complète des dysfonctionnements de l’intestin et les raisons des graves dommages présents chez les autistes notamment – et qui s’appliquent à Lyme également.
Jade Perraud : Le mode de vie est donc également à réformer ?
Judith Albertat : C’est évident. Cette réforme du mode de vie peut vraiment en effrayer plus d’un, au premier abord. Mais au bord du gouffre, en général, on finit par réagir …. Et agir !
Une fois les réformes alimentaires effectuées, on se met peu à peu à regarder autour de soi, à prendre conscience de ce qui ne va pas, de ce qu’il faut modifier. En général, il faut au moins un an pour se mettre en mouvement, pour prendre d’autres informations, les comparer, les soupeser, et enfin, accepter de changer notre mode de vie.
Et une fois qu’on a franchi le pas, alors on se demande pourquoi on ne l’a pas fait plus tôt ! Car les améliorations arrivent assez vite, au final.
Jade Perraud : Où en est la recherche aujourd’hui ? Y a-t-il une lueur d’espoir pour les personnes atteintes ?
Judith Albertat : Je pense que la planète a pris conscience, à travers la problématique de la maladie de Lyme, que les infections ne cessent d’augmenter. De même, les maladies chroniques. Tout cela n’est pas dû à la borrélie toute seule : ce serait inconcevable de mettre tous les maux de la Terre sur une seule petite bactérie – même si, je le reconnais, elle est vraiment redoutable.
Cela dit, cette problématique de Lyme nous force à réfléchir et à reconsidérer ce qui était admis comme vrai et définitif : c’est bien !
Donc, la recherche en effet s’est remise en mouvement, tous azimuts, en France et à l’étranger, pour fabriquer de nouveaux tests sanguins, trouver des vaccins, trouver des traitements plus adaptés et qui prennent en compte notre environnement interne (notre « terrain ») et notre environnement externe (celui dans lequel nous vivons).
De mon côté, je me suis lancée avec quelques personnes, il y a 2 ans, dans une nouvelle aventure, et nous avons créé le premier Fonds de dotation indépendant français dédié à la recherche sur la maladie de Lyme dans son contexte environnemental : I FOR LYME. Le Conseil Scientifique, dont le Dr Béatrice Milbert est présidente, travaille sur des projets de recherche qui, je l’espère, permettront d’ouvrir des portes vers de nouvelles connaissances et de nouvelles propositions thérapeutiques.
Judith ALBERTAT
Naturopathe (IFSH, Nice), formée aux thérapies alternatives (Dr Luc BODIN : thérapies énergétiques ; multiréflexologie faciale Dien Chan).
Ex-pilote de ligne Commandant de bord ; ex-instructeur (Air Littoral et Air France). Membre fondateur de Lyme Sans Frontières (LSF).
Sites : www.associationlymesansfrontieres.com
www.iforlyme.org
Maladie de Lyme : mon parcours pour retrouver la santé
Judith Albertat – Éditions Thierry Souccar
Une femme pilote instructeur dans une grande compagnie aérienne voit son état de santé se dégrader soudainement : douleurs physiques de plus en plus insoutenables, difficultés à parler, hallucinations visuelles, fatigue intense. Elle consulte un, deux, dix médecins, trouve les meilleurs spécialistes, passe des dizaines d’examens médicaux. Mais personne ne parvient à identifier la cause de ses souffrances. On finit par lui conseiller de consulter un psychiatre. Convaincue au contraire que ses troubles sont bien réels et prête à tout pour en découdre avec le mal qui la ronge, cette femme décide de se battre. Son parcours, décrit dans ce récit autobiographique, va l’amener à comprendre qu’elle souffre d’une maladie chronique en pleine expansion transmise par les tiques, les puces, les moustiques : la maladie de Lyme. Et surtout à découvrir qu’à côté des traitements proposés (antibiotiques), il existe des thérapies alternatives peu connues mais particulièrement efficaces.
(224 pages – 16,90 e)
Lyme. Les solutions naturelles
Judith Albertat – Éditions Thierry Souccar
À l’été 2011, dans Maladie de Lyme, mon parcours pour retrouver la santé, Judith Albertat dénonçait les difficultés rencontrées par les malades pour avoir un diagnostic fiable et trouver un médecin aguerri.
Formée depuis à la naturopathie, la nutrition et l’aromathérapie, elle a rassemblé ici tout ce qu’il faut savoir pour se soigner naturellement, une mine de conseils qu’elle tire de son expérience auprès de dizaines de malades mais aussi des découvertes scientifiques récentes. Son message : oui on peut sortir d’une maladie de Lyme chronique, mais les antibiotiques ne suffisent pas toujours, d’autant qu’ils peuvent entraîner des effets secondaires sérieux. Il faut restaurer en profondeur son « terrain », en particulier les systèmes immunitaire et digestif, et surtout recourir à des traitements naturels ciblés, puissants et sans risque.
(240 pages – 12,90 e)