La candidose est une problématique de santé majeure présentant des manifestations indésirables qui peuvent toucher tout l’organisme. Dans de nombreux cas, ces dernières semblent très similaires à d’autres maladies et affections, de sorte qu’elles sont régulièrement mal diagnostiquées ou sous-diagnostiquées.
Bien que les connaissances sur la prolifération du Candida albicans se répandent au sein de la communauté médicale, un certain nombre de médecins ne sont pas encore au courant des dernières recherches et sont donc dans l’incapacité de poser un diagnostic correct. Voici quelques-unes des conditions qui sont couramment confondues à tort avec la candidose.
Intolérances ou allergies alimentaires
Lorsque les cellules du Candida albicans passent à leur forme fongique et commencent à développer des hyphes, elles peuvent totalement compromettre les parois du tractus gastro-intestinal. Souvent appelé « perméabilité intestinale » ou « syndrome de l’intestin qui fuit », ce processus permet à de petites particules alimentaires non digérées de passer à travers, déclenchant ainsi une réaction allergique. Les médecins et les allergologues prescrivent souvent un traitement d’immunothérapie ou un régime spécial.
Cependant, si la prolifération du Candida albicans en est la cause sous-jacente, son traitement devrait être prioritaire.
Il ne faut pas oublier que les allergies alimentaires peuvent très bien être présentes aux côtés et/ou à cause du Candida albicans. Très souvent, un individu atteint d’une prolifération de levures peut avoir plusieurs autres problèmes qui peuvent sembler, à première vue, sans rapport. Le problème est lorsque les médecins voient des intolérances ou des allergies alimentaires et s’arrêtent simplement là. La recherche d’un SIBO via le test respiratoire au lactulose, le test cœliaque et le test IgG de sensibilité alimentaire, effectués en même temps que des tests spécifiques au Candida albicans, est le meilleur moyen de s’assurer de ne pas manquer quelque chose d’important.
Dépression nerveuse
Le Candida albicans libère une neurotoxine appelée acétaldéhyde, l’un de ses sous-produits, ce qui peut provoquer un certain nombre de manifestations, notamment la dépression, la fatigue, l’irritabilité, la mauvaise concentration et l’instabilité émotionnelle. Une personne peut alors être envoyée chez un psychiatre, alors qu’en fait l’origine de ses troubles provient potentiellement du Candida ou d’une autre forme de dysbiose intestinale. La résolution des déséquilibres du tractus gastro-intestinal grâce à un accompagnement alimentaire adapté peut souvent conduire à des améliorations majeures de ces problèmes.
Arthrite
L’acide urique est un autre des sous-produits métaboliques du Candida albicans. S’il n’est pas rapidement traité par le foie, il peut provoquer des douleurs articulaires qui ressemblent beaucoup à l’arthrite.
Finalement, cela peut conduire à un diagnostic de goutte, qui affecte le plus souvent les gros orteils. Dans ce cas, les médicaments contre l’arthrite ne fourniront qu’une solution de pansement, tandis qu’un plan de traitement contre le Candida peut aider à éliminer naturellement les douleurs articulaires, en réduisant l’inflammation et la production excessive d’acide urique associée.
Syndrome de fatigue chronique
Les sous-produits du Candida albicans comme l’acétaldéhyde peuvent déclencher des symptômes souvent associés au syndrome de fatigue chronique (SFC).
Ceux-ci incluent la fatigue, le brouillard cérébral, la dépression et les problèmes de mémoire à court terme. Le SFC est beaucoup plus souvent diagnostiqué par les médecins que la candidose, mais la réalité est que de nombreuses personnes qui en sont atteintes peuvent en fait subir une prolifération de levures ou une autre perturbation de la flore intestinale.
Si un individu reçoit un diagnostic de SFC, il n’a rien à perdre en essayant un régime pauvre en sucre pour voir si ses symptômes s’améliorent. Les traitements conventionnels de la fatigue chronique sont très limités et impliquent généralement des médicaments avec une foule d’effets secondaires potentiels. La naturopathie, quant à elle, considère l’amélioration du régime alimentaire comme l’une des premières étapes du retour vers le bien-être.
Fibromyalgie
La liste des symptômes de la fibromyalgie est remarquablement similaire à celle d’une infestation chronique de Candida albicans. Ceux-ci incluent les douleurs articulaires et musculaires récurrentes, la fatigue, les problèmes de mémoire, l’insomnie et les maux de tête. Compte tenu des similitudes dans les symptômes, de nombreuses personnes atteintes de fibromyalgie peuvent souffrir d’une prolifération de levures comme étant au moins une partie de la cause de leurs souffrances.
Un bon régime anti-Candida est hautement anti-inflammatoire, ce qui aura tendance à aider la fibromyalgie car elle est liée à une inflammation accrue affectant la conduction et les sensations nerveuses.
Maladie de Lyme
La maladie de Lyme est souvent connue comme une grande imitatrice car elle peut sembler mimer tant d’autres conditions et maladies potentielles. De la sclérose en plaques à la fibromyalgie, en passant par le SFC, la dépression et de nombreuses autres affections, les personnes diagnostiquées d’une maladie de Lyme ont une probabilité plus élevée que la moyenne de souffrir également de candidose.
Ceci est particulièrement le cas pour ceux qui ont subi ou reçoivent encore actuellement un traitement antibiotique à haute dose et à long terme. Ce traitement ouvre la voie à la dysbiose intestinale ainsi qu’à la prolifération du Candida albicans.
Que faut-il dire et faire pour aider un médecin à poser le bon diagnostic ?
Bien communiquer avec son médecin est la première et la plus importante partie pour obtenir un diagnostic correct. De nombreux médecins, même des spécialistes gastro-intestinaux, ne sont pas au courant des dernières recherches sur la prolifération intestinale du Candida albicans ou une autre forme de dysbiose intestinale.
La formation médicale a tendance à se concentrer uniquement sur les infections systémiques potentiellement mortelles que l’on trouve chez les patients dont le système immunitaire est affaibli. Si une personne veut prendre sa santé en main, il est de son devoir d’informer son médecin et de lui fournir les preuves dont il a besoin.
Elle aura peut-être plus de chance avec un médecin formé de manière plus holistique (phytothérapeuthe, micronutritionniste…), ou un naturopathe qui a suivi une formation complémentaire approfondie sur le sujet. En règle générale, ces professionnels sont sensibles à la connexion du corps entier et comprennent le lien entre une bonne ou mauvaise santé digestive et le fonctionnement général du reste du corps. Même avec cette expertise, la candidose peut être une problématique délicate à cerner avec précision.
Si une personne est convaincue d’être atteinte d’une candidose, elle peut penser qu’elle n’a pas besoin d’être testée. Elle peut commencer un régime sain anti-Candida, car il n’y a pas de mal à le faire.
Cependant, si elle n’est pas sûre de son diagnostic ou si elle s’inquiète de certains symptômes, son médecin peut l’aider en ordonnant un ou plusieurs des tests mentionnés précédemment. Si elle rencontre une résistance de la part de son médecin, certaines suggestions peuvent l’aider à le convaincre de prescrire les tests appropriés.
Détailler les antécédents médicaux
Il est important de présenter toutes les preuves possibles à son médecin. Par exemple, si aucune mention à un traitement antibiotique récent n’est faite, il est peu probable qu’il arrive au bon diagnostic.
Il faut lui donner une description détaillée de tous les facteurs et de la manière dont ils pourraient avoir causé la prolifération de Candida. Il est donc recommandé de lui apporter tous les tests de laboratoire, questionnaires ou autres tests potentiellement pertinents déjà effectués, afin qu’il puisse les examiner en conjonction avec un historique médical détaillé.
Décrire l’alimentation
Si une personne pense que sa prolifération de Candida peut avoir été causée par un régime alimentaire riche en sucre à long terme, elle doit en informer son médecin. L’importance du régime alimentaire dans de nombreuses conditions médicales devient de plus en plus évidente, et le lien entre un régime sucré et les infections à levures est bien établi chez les personnes ayant des antécédents nutritionnels.
Si l’alimentation a été changée, la personne doit relater à son médecin toute amélioration qu’elle a constaté dans son état de santé depuis le changement.
C’est une preuve supplémentaire pour lui qu’une infection fongique est à l’origine de ses problèmes de santé, et cela aidera à illustrer la relation de cause à effet entre les deux.
Il peut également être utile de tenir un journal de l’alimentation et des symptômes ressentis chaque jour.
Maxime BEUNE Naturopathe, praticien de phyto-aromathérapie et de micronutrition à L’Isle-Jourdain. Chargé de cours à Nana-turopathe Formations, conférencier, auteur et chroniqueur webzine. Mail : contact@misternaturo.com / Site : www.misternaturo.com |