Le réchauffement climatique est à l’origine de la fonte du permafrost qui recouvre 25 % des terres émergées notamment en Russie, au Canada et en Alaska.
Il peut être composé de micro-lentilles de glace ou de grosses masses de glace pure, sur une épaisseur de quelques mètres à plusieurs centaines de mètres. Il renferme quelques 1 700 milliards de tonnes de carbone, soit environ le double du dioxyde de carbone (CO2) déjà présent dans l’atmosphère. Avec la hausse des températures, le permafrost se réchauffe et commence à fondre, libérant progressivement les gaz qu’il neutralisait jusque-là. Et le phénomène devrait s’accélérer, selon les scientifiques.
En fondant, les sols menacent de libérer des milliards de tonnes de gaz à effet de serre (GES) qu’ils emprisonnent depuis des millénaires, au risque notamment d’accélérer le réchauffement climatique.
Selon une étude scientifique publiée en septembre 2018 dans Nature Geoscience, ce phénomène engendre un cercle vicieux : les gaz émis par le permafrost accélèrent le réchauffement, qui accélère la fonte du permafrost. D’ici à 2100, ce dernier pourrait diminuer de 30 % et libérer jusqu’à 160 milliards de tonnes de GES.
Outre ses effets climatiques, la fonte du permafrost, qui abrite des bactéries et virus parfois oubliés, représente aussi une menace sanitaire. Libérées, les bactéries parfois mortelles qui se conservent dans le permafrost peuvent réinfecter des troupeaux d’animaux voire des humains. Par ailleurs, des chercheurs ont découvert ces dernières années deux types de virus géants, dont l’un vieux de 30 000 ans, conservés dans le permafrost !