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Santé naturelle

La monodiète, une pratique nutritionnelle à découvrir

plat pomme et cannelle

Comment peut-on se prémunir des déboires immunitaires de l’hiver ? Comment rester en pleine forme malgré les rigueurs du froid ?

Les monodiètes présentent de multiples bienfaits sur notre santé et notre vitalité. Parlons-en un peu plus.

Durant nos vacances, il faut en convenir, nous avons fait quelques fois des escapades alimentaires avec des mets plus ou moins inadaptés à notre tube digestif, à nos activités physiques et psychiques. Les boissons trop riches et trop abondantes notamment en sucre ou en alcool (qui se transforment en gras) ont encrassé notre organisme, ce qui a entraîné inévitablement un épuisement de nos milliards de cellules. Par ailleurs, il ne faut pas omettre que nous avons aussi ralenti nos activités physiques, ce qui a entraîné une stagnation de nos humeurs et donc de nos déchets, ou bien à l’inverse nous les avons accélérées, ce qui a entraîné la production de trop de déchets métaboliques (induisant une surproduction d’acide lactique par les métabolismes musculaires notamment).

Normalement, nos déchets organiques et/ou métaboliques sont éliminés par nos organes « éliminateurs » nommés filtres bio-émonctoriels prévus à cet effet : la peau, l’appareil respiratoire, les reins et la trilogie foie/vésicule biliaire/intestin.

Cependant, dans certains cas (stress chronique, fatigue, dépression, sédentarité…) ce mécanisme est enrayé et nous nous retrouvons surencrassés, en sous-vitalité, épuisés, malades… Notre terrain se trouve alors prédisposé à accueillir un agent extérieur : le microbe, considéré selon Pasteur comme l’agent responsable de la pathologie infectieuse. Mais n’oublions pas que « c’est le marécage qui engendre le moustique et non le moustique qui engendre le marécage » P.V.Marchesseau (1911-1994). Ceci explique pourquoi certaines personnes « tombent malades chaque hiver » et d’autres dans les mêmes conditions « n’attrapent rien » !

Peu de gens, en dehors des naturopathes bien formés, sérieux, responsables de leurs compétences et avec une certaine humilité, se posent cette question fondamentale qui fait la différence entre l’allopathie et la naturopathie !

Ne l’oublions pas, si nous lui laissons le temps et la force vitale nécessaire, notre organisme pourra se régénérer et accomplir ce nettoyage naturellement, spontanément. La monodiète régulière et intelligente peut être une technique facilement applicable par chacun d’entre nous pour permettre cette autoréparation et laisser notre système immunitaire œuvrer pour le meilleur de notre organisme.

Comme aimait le dire le père reconnu de la naturopathie française P.V.Marchesseau : « si la théorie du microbe était si exacte que cela, il n’y aurait plus personne pour en parler, car nous serions tous morts ! »

Pour rappel, cette force vitale siège dans nos glandes endocrines et dans notre système nerveux. Cela implique qu’il faille se reposer nerveusement, hormonalement et digestivement pour permettre à la force vitale autoréparatrice de se manifester.

Qu’est-ce qu’une monodiète et pourquoi la pratiquer ?

Pommier

Une monodiète consiste à ne consommer qu’un seul aliment biologique durant 1 repas (par exemple le soir), une demi-journée ou une journée complète (plus si besoin est, dans la limite de 3 jours environ afin d’éviter des crises curatives importantes et désagréables, c’est-à-dire des explosions spectaculaires et massives de déchets au niveau de nos émonctoires : peau, reins, intestins, foie, vésicule biliaire et système respiratoire). Là encore, comme dans bien des domaines, le bon sens et la logique vous guideront pour choisir votre rythme, vos ressentis et vos envies.

Voilà pourquoi il est plus facile et plus recommandé de faire une monodiète, car elle va agir en souplesse. Pas ou peu de réactions à craindre donc, en respectant bien entendu les limites conseillées.

Nos anciens pratiquaient ces monodiètes à chaque changement de saison.

Durant cette monodiète qui ne nécessite pas la cessation des activités professionnelles, on s’abstiendra bien entendu de sucre, de tabac, d’alcool sous toutes ses formes ainsi que de café ou autre boisson excitante. La quantité d’aliments ingérés sous forme de monodiète devra, bien entendu, être correcte (pour éviter les frustrations et les envies) mais sans excès. Les craintes de dénutrition au cours d’une monodiète d’une demi-journée ou d’une journée sont de fausses craintes, entretenues par une méconnaissance du processus de désintoxication réalisée.

Même nos chérubins, si avides de glace en été, trouveront dans cette pratique d’un soir par semaine une belle adaptation au nouveau cycle (travail repos) qui se prépare à grands pas pour eux et pour nous. Cela permet ainsi d’éviter une transition quelques fois difficile ; leur système immunitaire peut ainsi garder son potentiel de défense et conserver ou d’accroître leur potentiel de vitalité.

Quelques principes importants

Au cours d’une monodiète, plus l’aliment consommé est cuit et plus il est drainant et non nutritif. En effet, quand nous mangeons des aliments crus, nous extrayons les éléments nutritifs tels que vitamines, enzymes, oligo-éléments… Nous nous nourrissons et ce sont nos cellules qui reçoivent ces éléments.

Quand nous ingurgitons des aliments cuits, ceux-ci ont perdu une grande part de leurs éléments nutritifs. Cependant, il reste les fibres qui servent de ballast au niveau intestinal et nous permettent, entre autres, un meilleur péristaltisme intestinal et donc une défécation naturelle. Quand on sait l’importance de la qualité de notre flore intestinale et de nos éliminations quotidiennes, on ne peut qu’améliorer notre vitalité.

Durant ce temps relativement court de restriction alimentaire, l’organisme doit puiser dans ses réserves et c’est ainsi que grâce à des monodiètes répétées dans le temps, on peut sans risque drainer les déchets et résidus métaboliques qui sont pour nous, praticiens de santé naturopathes, à l’origine d’un grand nombre de nos pathologies courantes et des plaintes répétées de fatigue ou dépression (contrairement à certains jeûnes trop longs, mal conduits et mal acceptés psychologiquement).

Il est à noter qu’avec une pratique régulière de monodiète, on réalise un drainage organique aussi important que durant un jeûne, sans les inconvénients tels que crises curatives.

Pour reprendre une expression de P.V.Marchesseau : « la monodiète est un jeûne déguisé » mais sans les inconvénients, notamment au niveau social.

Il ne faut pas omettre également qu’au cours de cette pratique, notre fonction hépatique (garante de notre « forme ») est réduite au minimum, permettant ainsi à notre foie de se « dégorger », de se régénérer et d’accomplir les multiples fonctions pour lesquelles il a été conçu, notamment au niveau immunitaire, hormonal, émonctoriel… Pour prévenir les pathologies hivernales, le but de ces monodiètes est de “purifier le sang”, c’est-à-dire de le nettoyer, de lui permettre de circuler plus librement et ainsi de mieux alimenter nos cellules, de mieux les débarrasser de leurs déchets métaboliques, c’est-à-dire résultants de leur travail fonctionnel.

Ainsi, durant une monodiète, aucune énergie n’est requise pour notre métabolisme digestif. Cela réduit ainsi un gaspillage de force vitale qui pourrait faire défaut à l’approche du changement de saison et des bouleversements organiques que cela entraîne inévitablement avec des conséquences sur notre forme et sur notre système de défense.

La logique veut que les aliments consommés au cours de cette monodiète soient biologiques, afin d’éviter l’encrassement de l’organisme par des pesticides, fongicides et/ou additifs chimiques. Bien entendu, on évitera également à la suite de ce nettoyage en douceur, de reprendre les mauvaises habitudes passées !

Quelles monodiètes choisir ?

assiette point d'intérogation: quelles monodiètes choisir?

Quelques monodiètes sont tout à fait indiquées pour conserver, acquérir ou accroître son potentiel vital, si durement acquis durant ces quelques jours ensoleillés. Cela permet également à notre organisme de faire une transition en douceur, car elle peut être parfois pénible pour notre corps :

Les monodiètes de pommes

Pommes cuites ou compote de pommes biologiques sans sucre ni miel (on peut rajouter une pincée de cannelle… Mais attention, car la tradition dit qu’elle est aphrodisiaque ! Rires.)

La monodiète de compote de pommes ou de pommes cuites est une monodiète simple à réaliser, généralement acceptée par tous (petits et grands), pas désagréable au goût, ne laissant pas une sensation de faim et ayant une prédisposition pour un drainage intestinal et hépatique, ce qui peut être fort utile pour conserver la forme et se préparer aux rigueurs de l’hiver.

La pomme est aussi diurétique donc anti-rhumatismale, laxative mais très douce, hypocholestérolémiante…

Les monodiètes de légumes

Le bouillon de légumes ou soupe de légumes sans beurre ni matière grasse (on peut cependant rajouter des aromates). Cette monodiète était fort appréciée et utilisée par nos anciens qui la pratiquaient à chaque changement de saison ou après des repas trop copieux. À noter cependant d’éviter le rajout de tomates cuites qui acidifient trop l’organisme, déjà suracidifié.

Les monodiètes de céréales

Riz semi-complet, millet, sarrasin : la monodiète classique et basique. Pourquoi semi-complet ? Parce que le riz complet irrite et agresse nos membranes intestinales. Une alimentation fruitarienne crue n’est pas recommandée en reprise car elle peut provoquer des fermentations et ballonnements intestinaux. Cette monodiète est très indiquée pour les frileux et se pratique plus souvent en hiver.

Les monodiètes de fruits

Raisins ou fruits de saison : voilà une monodiète permettant d’allier le plaisir et le phénomène de désintoxication. Tous les émonctoires sont sollicités par cette monodiète, elle est donc indiquée pour le grand nettoyage d’automne.

Cependant le choix du raisin qui sera très mûr est important. La variété recommandée est le raisin blanc tel le chasselas parce que sa peau est plus fine que celle du raisin noir. À noter que le raisin blanc du type raisin blanc d’Italie possède lui aussi une peau trop épaisse.

La quantité peut aller de 2 à 3 kg par jour.

Contre-indication: le diabète en général.

Les monodiètes de pommes de terre

Pomme de terre vapeur ou à l’eau et non frite, facile à effectuer et très rassurante. La pomme de terre que je recommande est la ratte du Touquet ou de Noirmoutier. Cette monodiète est indiquée pour désacidifier un terrain arthritique. Bien entendu, la consommation de ces pommes de terre doit être effectuée sans beurre ni matière grasse, on peut seulement ajouter des aromates.

Durant ces moments de repos digestifs, il est conseillé d’aider nos émonctoires, conçus pour éliminer nos surcharges. Ainsi, on conseillera de boire de l’eau peu minéralisée ou des infusions non sucrées :

  • Pour le filtre rénal : queues de cerises, orthosiphon, bouleau, reine-des-prés, saule blanc…
  • Pour le filtre intestinal-foie-vésicule biliaire : romarin, gentiane, artichaut, raifort, pissenlit…

Bien entendu, chacun devra trouver son rythme : 1 soir par semaine ou par mois et pourquoi pas 1 journée par semaine voire plus.

Soyez à l’écoute de votre ressenti et de votre bien-être, mais tenez compte aussi de vos disponibilités et de vos envies, car avoir des envies : n’est-ce pas être en vie ?

Les bienfaits de ces monodiètes sont très rapides et très simples à constater. On se sent mieux, on récupère plus vite, on dort mieux, on pense mieux, bref : notre organisme nous en remercie rapidement par un regain d’énergie, de vitalité et de lucidité.

N’omettons pas également en cette fin d’année les fruits frais et crus, de saison et du terroir !

Consommons des jus de fruits, de légumes crus et biologiques, riches en vitamines, minéraux et enzymes ainsi que les aromates tels que le curcuma, le paprika, la coriandre, le cumin, la cannelle, les clous de girofle qui possèdent des propriétés désintoxicantes, anti-inflammatoires, stimulantes et antimicrobiennes.

Comment compléter ces monodiètes pour prendre soin de soi ?

En toute logique, il faut dans un premier temps réduire les apports quantitatifs alimentaires, veiller à la qualité de nos aliments, réduire la consommation d’éléments toxiques (café, thé, alcool, sucre, chocolat) et activer l’élimination des déchets alimentaires et métaboliques par nos 4 filtres bio-émonctoriels.

Ainsi, en plus de ces modifications alimentaires fondamentales et pour aider nos émonctoires dans leur rôle, il est très intéressant de pratiquer une douche rectale pour faciliter l’élimination des déchets par nos matières fécales quotidiennes et normalement bi-quotidiennes !

La douche rectale si chère à nos anciens consiste à injecter 100 à 150 g d’eau tiède du robinet (l’équivalent de 2 à 3 verres à moutarde) dans l’anus et d’aller immédiatement à la selle. Cela permet d’aider à vider nos intestins. Il s’agit, répétons-le, d’un acte réflexe, il n’y a aucun risque hormis pour ceux opérés récemment ou irradiés.

Le début de la saison hivernale est une période propice pour prendre des probiotiques c’est-à-dire des éléments permettant de réensemencer notre flore intestinale mise à rude épreuve durant la période estivale par une alimentation inadaptée (barbecue, grillades, hot-dogs, glaces, gaufres, pâtes à tartiner, sodas, alcools…).

Bain moussantAutre technique indispensable : le bain chaud qui permet de se détendre, de réchauffer notre foie, organe le plus chaud de notre organisme et ainsi de respecter ses fonctions fondamentales notamment de détoxication du sang (2400 litres environ transitent dans le foie : 70 % proviennent de la veine porte issue de l’intestin grêle et 30 % de l’artère hépatique, ramification de la grosse aorte provenant du ventricule gauche).

C’est dire l’importance des ingrédients que l’on ingurgite quotidiennement. Ainsi, si je mange des aliments biologiques et spécifiques, c’est-à-dire conformes à ma physiologie, le foie reçoit des aliments bios et spécifiques.

Mais si je mange des aliments raffinés, chimiques, frelatés, mon foie recevra ces éléments cellulairement infâmes. Il en est de même pour les médicaments, l’alcool, le tabac et le chocolat !

Comme nous le savons tous, la bouillotte chaude sur le foie peut-être une alternative non négligeable pour les gens pressés, trop âgés ou trop jeunes…

Le bain peut être aussi source de relaxation, de lâcher prise et l’occasion de prendre un peu soin de soi, sans omettre la transpiration qui est normale et qui constitue une épuration émonctorielle non négligeable.

Cette épuration cutanée peut aussi se réaliser par un sauna, un hammam ou encore et surtout avec l’exercice physique rationnel.

Autre élément pour compléter notre cure de désintoxication : l’exercice physique.

« L’exercice physique doit être avant une récréation, un plaisir et un moment privilégié pour renouer des liens intimes avec notre corps ». Cela peut-être simplement la marche rapide, le vélo, jouer au ballon avec son enfant… En aucun cas cela ne signifie de s’éreinter. Il ne faut pas causer un mal plus important que le mal originel et ne plus avoir de « plaisir à bouger ».

Et le sommeil ? Bien entendu, celui-ci est fondamental si l’on veut améliorer notre santé/vitalité authentique principalement à l’approche de la saison hivernale.

Nous éliminons mieux après une bonne nuit de sommeil. Il conviendra donc de se coucher plus tôt, de veiller à la qualité de son couchage, à la température de sa chambre, à la luminosité…

Il convient de regarder chaque matin la couleur de ses urines : en effet, après une nuit récupératrice, nos urines sont plus foncées que si nous avons eu une nuit perturbée. En effet c’est durant la nuit que nous préparons nos éliminations du matin. On pourra s’aider cependant de quelques infusions telles que la mélisse, la passiflore, le mélilot…

Certaines plantes seront également conseillées pour régénérer notre foie telles que le desmodium, le chardon-Marie, le romarin, l’artichaut… Mais aussi pour drainer les reins telles que la reine-des-prés, le saule blanc, le prêle… Et pour adoucir les intestins comme la mauve (voir le livre aux Éditions Trédaniel 2012 « Nettoyer et Drainer Naturellement Notre Foie »).

Ces plantes peuvent être prises en infusion, en décoction, mais aussi en compléments alimentaires que l’on trouve maintenant très facilement par correspondance.

Voici quelques compléments alimentaires utiles s’ils sont mis dans un contexte naturopathique, c’est-à-dire en complément des précédents conseils.

Utilisés en dehors de ce contexte, ils deviendront une naturopathie allopathique avec les mêmes défauts :

  • Desmodium tri-actif®: 3 plantes reconnues pour soutenir le foie (desmodium, chardon-Marie et feuilles d’artichaut). 3 gélules par jour de préférence au moment des repas avec un verre d’eau.
  • Detoxik® (formule sans FODMAP) : aide aux 3 phases de la détoxification hépatique (fibre d’acacia Fibregum™, chlorella, extrait de brocoli, taurine, chardon-Marie, pissenlit, magnésium, L-méthionine, SOD). 1 sachet par jour à diluer dans un verre d’eau.
  • Magtorine® : Bisglycinate de magnésium , taurine, vitamine B6. 4 gélules par jour, en 1 ou 2 prises au début des repas avec un verre d’eau pendant 2 mois.
  • Hépatobile® Artichaut – Chrysantellum : Chrysantellum americanum, racine de gentiane, feuille d’artichaut et racine de radis noir. 3 gélules par jour à prendre de préférence au moment des repas avec un grand verre d’eau.
  • Harmonisant Foie (extrait de romarin, de baies de genévrier, thym, chardon-Marie et douce-amère). 3 cuillères à café par jour à prendre diluées dans un peu d’eau avant les repas.

Ces quelques produits indiqués à titre informatif restent bien entendu à la discrétion de chaque thérapeute qui grâce à son anamnèse et à son bilan de santé/vitalité pourra juger de l’opportunité de conseiller tel ou tel complément alimentaire, pour aider la désintoxication d’après les fêtes en fonction des excès mais aussi de l’âge du sujet.

Avec ces quelques règles relevant du bon sens et de la logique, vous ressentirez très vite les effets positifs pour acquérir ou augmenter votre santé/vitalité mise à rude épreuve durant cette période hivernale où notre corps souffre du froid.

Mais répétons-le, il ne s’agit pas de se culpabiliser, plutôt de se responsabiliser et de ne jamais oublier que l’Homme est aussi déféctible qu’il est perfectible. C’est ce que je souhaite de tout cœur.

” Soigner un ou des symptômes, ou guérir une vie entière. “

Christian BRUN
Naturopathe et enseignant
Versailles (78)
06 39 25 07 04
chrst.brun@orange.fr
www.christian-brun-naturo.fr

Christian Brun
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