La spasmophilie a aujourd’hui presque mauvaise presse, accusée d’être floue, mal définie et presque universellement attribuée aux effets du stress sur des personnalités sensibles et émotives. Si le corps médical en rejette souvent l’idée même, les thérapies non conventionnelles ouvrent des horizons nettement plus larges et bienveillants : toutefois, bien peu de thérapeutes sont capables de la définir précisément et de la reconnaître véritablement, faute d’un enseignement suffisamment précis et documenté sur le sujet.
Une histoire de terrain
Le terme spasmophilie lui-même est souvent trop réducteur, car il associe presque exclusivement la spasmophilie aux crises de tétanie qui ne sont pourtant que l’expression ultime d’une palette beaucoup plus large et subtile. On parle plus volontiers aujourd’hui d’hypersensibles que de spasmophiles, ce dernier terme ayant été jugé un peu galvaudé par l’effet de mode qu’il a suscité. Pourtant cette nouvelle appellation a le défaut majeur de mettre davantage l’accent sur l’aspect émotionnel au détriment de l’aspect organique et biologique de la spasmophilie, qui est pourtant absolument incontournable si on veut retrouver l’équilibre du terrain…
S’il est vrai que les émotions agissent à distance sur le fonctionnement de l’organisme, il est également vrai que les dysfonctionnements organiques et les carences fragilisent la réponse au stress… La définition la plus proche de la réalité de la spasmophilie serait plutôt celle d’une dystonie neurovégétative caractérisée par une hyperexcitabilité musculaire et nerveuse. Elle peut être alimentée par des carences et des comportements inadaptés, ou au contraire tempérée et utilisée à bon escient par l’immense majorité de ses porteurs : les spasmophiles bien portants. Ce dernier terme, créé par le Dr Klotz, auteur de plusieurs livres précurseurs sur la spasmophilie, désigne les spasmophiles qui ne développent que des symptômes très légers et ponctuels, voire ne présentent aucune manifestation. Ils ont donc tout intérêt à être reconnus et à prendre soin de leur terrain pour continuer à maintenir cet équilibre. Car une fois rompu, la spasmophilie est alors dite décompensée, entraînant un cortège de manifestations inexpliquées mais persistantes, bénignes mais handicapant parfois lourdement le quotidien. Dans certains cas, il semble bien qu’un terrain spasmophile malmené puisse fragiliser envers des maladies de civilisation comme fibromyalgie, électrosensibilité, syndrome de fatigue chronique… etc.
D’où le grand intérêt de savoir la détecter tôt pour protéger au mieux les spasmophiles qui représenteraient selon les statistiques jusqu’à 20 % de la population… La spasmophilie est le reflet d’une fragilité qui se transmet mais qui n’apparaîtra que si toutes les conditions sont réunies : un véritable terrain à part entière, avec ses forces et ses faiblesses.
Comprendre, plus efficace que combattre
Il est impératif dans le cas de la spasmophilie de changer de regard : il s’agit avant tout d’un mécanisme de protection et d’adaptation qui s’emballe, et non d’une maladie qui détruit. On ne peut pas s’opposer à un mécanisme de protection : il faut le comprendre et le moduler en douceur. Une des grandes particularités du terrain spasmophile est qu’une fois le processus enclenché, ou plus exactement une fois que le mécanisme s’est emballé, la spasmophilie pourra ensuite s’auto-alimenter à l’infini, même si le stress ou la fatigue qui l’a déclenché n’a été que passager.
Par exemple l’insomnie, en perturbant le mécanisme d’absorption du calcium et du magnésium et en générant une fatigue, elle-même capable de s’auto-entretenir avec la production d’adrénaline, est un des facteurs d’aggravation les plus importants. Une digestion perturbée par le stress ou une alimentation inadaptée va occasionner une mauvaise absorption de la vitamine D3 et des minéraux essentiels, la fabrication de toxines et une perméabilité augmentée de la muqueuse intestinale. Ces phénomènes vont contribuer à l’abaissement du seuil de sensibilité au stress, avec pour conséquence directe des capacités digestives encore diminuées par stimulation du système nerveux orthosympathique.
Beaucoup des symptômes de spasmophilie sont à la fois des causes et des conséquences. L’importance des facteurs environnementaux, alimentaires et psychologiques est déterminante dans le maintien à l’équilibre. L’équilibre minéral, auquel on a souvent associé (parfois à l’excès) le magnésium et l’équilibre global des neuromédiateurs en est la clé.
Zoom sur deux neuromédiateurs
On a observé qu’une personne spasmophile sécrète plus d’adrénaline que la moyenne ; on peut en retrouver les dérivés dans les urines, dans des concentrations supérieures à la norme.
C’est l’hormone de la lutte contre la fatigue et le stress, mais elle contribue à entretenir les symptômes de la spasmophilie. Une hypersensibilité à l’action de l’adrénaline est également envisagée, c’est-à-dire que l’organisme surréagit à une dose d’adrénaline pourtant normale. Cette hormone est le principal neurotransmetteur du système nerveux sympathique qui innerve tous les organes, ce qui peut expliquer la diversité et la variabilité des manifestations. Sa sécrétion permet à l’organisme de puiser dans ses réserves pour masquer et ignorer la sensation de fatigue : elle entraîne une sensation illusoire d’énergie et d’euphorie, mais la fatigue appelle une sécrétion d’adrénaline et l’adrénaline crée une accumulation de fatigue… Contre laquelle l’organisme se défendra en sécrétant à nouveau de l’adrénaline. C’est un des principaux pièges tendus au spasmophile qui se sent bien quand il s’épuise et se réveille épuisé après une nuit de sommeil réparateur… quand son taux d’adrénaline est au plus bas. La fatigue, surtout matinale, est une plainte très fréquente voire presque systématique dans la spasmophilie. De plus l’adrénaline exerce une action sur l’absorption du calcium et du magnésium.
Elle entraîne avec le cortisol une fuite urinaire du magnésium, tandis qu’elle favorise l’entrée cellulaire du calcium, faisant ainsi le lien entre la thèse des neuromédiateurs et celle des carences en minéraux.
Un autre neuromédiateur, la sérotonine, qui a une action régulatrice sur la minéralisation, mais aussi sur la détente et l’excitabilité neuromusculaire. La sérotonine est en grande partie fabriquée au niveau intestinal… d’où l’intérêt de soigner cet organe clé. La synthèse, la libération et l’activité de la sérotonine sont modulées par la vitamine D et les acides gras oméga-3. Des carences de ces éléments essentiels perturbent inévitablement la régulation de la sérotonine et de ses récepteurs. La sérotonine possède une double action (excitabilité neuromusculaire et détente neuromusculaire) et son propre mécanisme régulateur, suivant les récepteurs activés. Les médicaments de la classe des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine pourraient avoir un effet délétère sur les terrains spasmophiles : imposer une présence permanente de sérotonine pourrait pousser le cerveau en retour à restreindre la disponibilité de certains récepteurs et donc à perturber le phénomène d’autorégulation.
Les minéraux et oligo-éléments, les piliers du terrain
Pour maintenir l’hyper-réactivité du terrain spasmophile sans qu’un déséquilibre ne s’installe, il faut favoriser un fonctionnement optimal des neurotransmetteurs, équilibre lui-même entièrement dépendant de la présence de minéraux comme le magnésium, le fer, le cuivre ou le zinc, de vitamines du groupe B, mais aussi d’acides aminés essentiels et d’acides gras. Quand un ou plusieurs neurotransmetteurs ne trouvent plus leurs cofacteurs nécessaires, le déséquilibre s’installe. Le magnésium, souvent cité, apparaît en effet comme un des meilleurs régulateurs d’adrénaline et noradrénaline.
Le magnésium et les vitamines B ont aussi une action régulatrice sur la sérotonine. Une carence en vitamine D3, nécessaire à l’absorption du calcium, est également à vérifier. Mais certains spasmophiles n’ont pas vraiment de carences en magnésium ; simplement pour de multiples raisons, génétiques ou déficiences acquises, ils l’utilisent mal, ou très peu. Si la perméabilité membranaire des cellules est altérée, les oligo-éléments peuvent avoir simplement du mal à entrer dans la cellule. À la rigueur, une supplémentation permanente en magnésium peut même aggraver la spasmophilie.
En effet, un apport quotidien dépassant les besoins de l’organisme, ou inutilisé par celui-ci, va occasionner une élimination augmentée de façon proportionnelle, ainsi qu’une diminution de l’absorption intestinale. C’est une réaction logique d’adaptation de l’organisme qui cherche toujours à maintenir l’équilibre. Seulement attention au jour où la complémentation s’arrête… Les cas d’aggravation de spasmophilie par surcomplémentation en magnésium ne sont malheureusement pas rares. Si un apport de magnésium naturel est bénéfique, il faut respecter des périodes de pauses.
Spasmophilie latente ou décompensée, quels indices pour les reconnaître ?
La spasmophilie latente est un terrain à l’état d’équilibre. Avoir des parents spasmophiles est évidemment un indice important, étant donné l’aspect héréditaire de la spasmophilie. Elle peut rester latente pendant des années, et même parfois toute la vie, ne se manifestant que par quelques troubles mineurs qui rendent sa détection difficile : fourmillements légers dans les extrémités, contractures occasionnelles, constipation passagère, émotivité exagérée, nervosité, difficultés à s’endormir, problèmes de digestion…
Tous ces symptômes étant généralement présents par à-coups : la réaction d’adaptation est forte et rapide (un peu trop) mais revient à la normale assez rapidement. Avec toutefois des constantes, ils sont significativement aggravés par le stress, les émotions négatives, l’alcool, l’insomnie, au réveil, après du repos… Le spasmophile latent est défini tout au plus comme quelqu’un de sensible, nerveux et facilement fatigable, mais pas assez pour interférer dans sa vie ou limiter ses activités. Il faut y penser d’autant plus si on retrouve ces symptômes chez des personnes de carrure longiligne, plutôt frileuses et nerveuses. Une aggravation saisonnière, au printemps ou à l’automne et une fatigue accentuée après une bonne nuit de sommeil sont également de bons indices. Mais elle est largement sous diagnostiquée, ce qui est regrettable, car à ce stade il suffirait de maintenir l’équilibre par des mesures simples pour éviter une escalade de manifestations.
À l’inverse, elle peut se déclarer très tôt, parfois même dans l’enfance. Il suffira d’un facteur déclenchant, généralement associé à un ensemble de carences, un surmenage prolongé, un manque ou un excès de sport, un choc émotionnel… etc. pour que l’équilibre soit rompu et entraîne l’organisme vers le déséquilibre. Elle peut se déclarer suite à des changements hormonaux : puberté, grossesse, ménopause… périodes charnières délicates pour les femmes spasmophiles. Les symptômes sont alors intenses et présents au quotidien, sans qu’aucune maladie ne soit diagnostiquée.
Des symptômes évocateurs
Les dosages sanguins ne sont pas représentatifs puisqu’ils expriment la concentration en minéraux du milieu sanguin, alors que dans le cas de la spasmophilie, il faudrait voir à l’échelle cellulaire… sa détection nécessite donc une observation attentive de tous les symptômes, des conditions d’aggravations et d’améliorations, des antécédents et de l’hérédité.
Un examen iridologique peut lui, être évocateur d’un terrain spasmophile, même lorsqu’elle est latente, chez les enfants par exemple. La recherche du signe de Chvostek est également fiable.
Les troubles digestifs, souvent liés à une hyperperméabilité intestinale, accompagnent souvent le terrain spasmophile des mois ou des années avant la décompensation et ils s’aggravent fortement lorsque celle-ci survient : colopathie fonctionnelle ou spasmodique, syndrome du côlon irritable, douleurs à type de crampes, constipation, diarrhée ou alternance des deux, difficultés à digérer, flatulences, sensation de boule dans la gorge. On retrouve toujours des raideurs et contractures musculaires chez l’individu spasmophile, de façon épisodique ou permanente, des spasmes divers, crampes, douleurs musculaires, syndrome des jambes sans repos, fourmillements…
Des sensations de nœuds au plexus solaire, tachycardies ou palpitations, des crises d’oppression respiratoire qui ressemblent à des crises d’asthme, des oppressions avec douleurs thoraciques, toujours sans gravité et sans origine organique, peuvent également être attribués à des manifestations spasmophiles. Malaise vagal ou crise de tétanie peuvent être présents dans les antécédents, mais pas systématiquement. Les femmes spasmophiles peuvent être également touchées par des règles douloureuses, ou par le syndrome prémenstruel, avec maux de dos, contractures, crampes, et émotivité décuplée.
Spasmophilie et fibromyalgie, quels sont leurs liens ?
On note toujours chez les personnes fibromyalgiques un passé évoquant des symptômes de spasmophilie. Pour certains, la fibromyalgie est une sous-catégorie de la spasmophilie, voire serait exactement la même pathologie. Pour d’autres la fibromyalgie apparaît au terme de l’épuisement total du terrain spasmophile. Ces différentes hypothèses ont une base commune : le terrain spasmophile pourrait prédisposer à la fibromyalgie. Pourtant il suffit de comparer les chiffres pour constater que seule une infime partie des spasmophiles développe une fibromyalgie. Il est donc probable qu’une spasmophilie négligée et même refoulée pendant des années par des traitements inadaptés pourra effectivement aboutir à l’apparition de la fibromyalgie, mais aussi à d’autres maladies émergentes comme l’électrosensibilité ou le syndrome de fatigue chronique.
À l’inverse, certains spasmophiles décompensés vivent un quotidien extrêmement handicapant, alors que leurs problèmes de santé ne rentrent dans aucune case, même pas la fibromyalgie… il existe probablement un facteur déclenchant supplémentaire dans la fibromyalgie. On peut tout de même considérer au vu de ces hypothèses que savoir reconnaître et équilibrer le terrain spasmophile, pourrait probablement limiter l’apparition de plusieurs maladies émergentes comme la fibromyalgie. L’hypothèse d’un phénomène d’auto-immunité dans la fibromyalgie pourrait pointer le doigt sur les conséquences de l’hyperperméabilité intestinale, associée à un terrain prédisposé.
Garder l’équilibre du terrain en évitant certains pièges
Les terrains spasmophiles ont généralement une respiration inadaptée, courte et superficielle ; cette mauvaise oxygénation chronique entretiendra l’hyperexcitabilité neuromusculaire et la sécrétion d’adrénaline, en favorisant le métabolisme cellulaire anaérobie. Des techniques de gestion du stress qui mettent l’accent sur une respiration contrôlée comme le yoga ou la cohérence cardiaque sont très utiles. L’oxygène est nécessaire à la cellule pour produire de l’énergie, mais aussi pour oxyder les acides. C’est un autre point faible des terrains spasmophiles : ils sont moins bien armés pour la gestion des acides, ce qui va contribuer à puiser de façon exagérée dans les réserves minérales. Attention aux fruits crus ou jus de fruits, yaourts… en excès, peu adaptés au terrain spasmophile qui a une capacité d’oxydation des acides limitée et donne donc des bases minérales facilement. On les évitera surtout le matin, moment de la journée où les capacités de gestion des acides seront plus faibles.
On sait que les ondes électromagnétiques ont un impact direct sur les sécrétions hormonales, (adrénaline et mélatonine en tête), mais ce qui est moins connu c’est leur action sur l’activité électromagnétique des ions minéraux. Les fréquences générées par un téléphone portable sont par exemple proches des fréquences émises par les ions calcium et magnésium. Les ondes peuvent alors mobiliser de façon anormale les ions minéraux et en modifier les concentrations intracellulaires. Les terrains spasmophiles, facilement déminéralisés, seraient plus sensibles à l’action néfaste des ondes électromagnétiques en excès. S’il est devenu impossible de les écarter complètement, il faut laisser à l’organisme des temps de pause suffisamment longs et réguliers pendant lesquels il n’est pas exposé aux ondes.
Attention aussi aux carences en acides aminés : les enzymes, les neurotransmetteurs, les hormones… sont fabriqués à partir d’acides aminés issus des protéines apportées par l’alimentation. Beaucoup d’acides aminés jouent un rôle important dans l’équilibre du spasmophile : la taurine permet une fixation du magnésium dans les cellules, la carnitine facilite la pénétration des acides gras à longues chaînes dans les cellules, la glutamine est nécessaire à la régénération de la muqueuse intestinale, etc. Certains régimes apportant peu d’acides aminés sont particulièrement perturbants pour les terrains spasmophiles. Et selon les travaux de René Jacquier, les acides aminés sont nécessaires pour garantir l’oxygénation cellulaire en évitant qu’elle soit colmatée par des résidus toxiques.
Les régimes amaigrissants ne respectant aucun équilibre alimentaire peuvent perturber gravement et durablement le terrain spasmophile.
Les régimes basés sur une forte consommation de céréales complètes et de légumineuses ne sont pas non plus très adaptés aux terrains spasmophiles ; riches en acide phytique, ces éléments ont tendance à accélérer la déminéralisation chez ces terrains sensibles. Faire tremper les légumineuses avant cuisson en limite les inconvénients, mais attention elles sont riches en lectines favorisant l’inflammation intestinale. Le soja est également une légumineuse dont l’emploi doit se faire avec modération, notamment chez les femmes spasmophiles.
Attention bien sûr aux abus de stimulants de tous types : alcool, tabac, café, thé… et sucre ! Les variations de glycémie mobilisent les réserves de glucose grâce à l’action de l’adrénaline.
Le sport occupe une place à part dans l’hygiène de vie du spasmophile : indispensable, il permet d’éliminer le stress, de rééquilibrer le système nerveux et pratiqué dans de bonnes conditions, il améliore l’oxygénation. Cependant, l’abus sera aussi nocif que la sédentarité. Une activité sportive trop intensive et trop violente peut faire basculer un spasmophile déjà à la limite ; le sport pratiqué ne doit pas pousser l’organisme jusqu’à l’épuisement. Il en résulterait une sécrétion d’adrénaline, une augmentation des besoins en nutriments nécessaires, voire une aggravation de l’hyperperméabilité intestinale. En cas de reprise sportive après une longue période d’arrêt, mieux vaut être encadré par les conseils d’un professionnel pour ne pas faire plus de mal que de bien. Chez un spasmophile déjà décompensé, seul un sport très doux comme Pilates, yoga, marche douce est préconisé.
Accompagner efficacement et en douceur les spasmophiles
Rétablir l’équilibre d’un terrain en profondeur, c’est le fondement même des thérapies naturelles…
Il n’est presque jamais évoqué, mais le soin du foie est incontournable dans la spasmophilie. Les spasmophiles même latents ont presque toujours une fragilité hépatique légère ou modérée. Bien que cette fonction soit sous-estimée, le foie est un des principaux organes d’adaptation au stress et à tous les stimuli extérieurs. Il intervient en permanence dans toutes les grandes fonctions de régulation de l’organisme : fabrication des protéines de transport, régulation des hormones, stockage des vitamines, transformation des hormones thyroïdiennes, réserve de glucose, transformation de la vitamine D3, sans compter ses fonctions de détoxification et de nutrition. A chaque réaction d’adaptation, qu’elle soit ponctuelle ou régulière, le foie est sollicité. Il a donc une place très importante dans l’équilibre du terrain spasmophile. C’est toute la réaction d’adaptation au stress qui peut être impactée par le surmenage du foie, notamment par la diminution des transporteurs hormonaux. Le foie joue également un rôle dans l’équilibre intestinal dont l’impact indirect sur le système nerveux n’est plus à démontrer. Attention en revanche aux cures détox trop intenses sur un foie fatigué : le drainage doit être doux et progressif pour ne pas brusquer cet organe sensible.
L’autre axe incontournable est bien sûr le soin de l’hyperperméabilité intestinale, souvent présente en cas de spasmophilie décompensée. La limitation ou l’éviction du gluten, se verra au cas par cas, selon les tolérances personnelles et l’ampleur de l’hyperperméabilité.
L’importance du sommeil est vitale pour préserver l’équilibre fragile du spasmophile. L’insomnie chronique précède toujours les décompensations. On pourrait presque dire que tant que le spasmophile dort bien, tout va bien… tant les troubles du sommeil sont à la fois les premiers signes et les déclencheurs d’autres perturbations. La phytothérapie ne manque pas de plantes exerçant une action apaisante et sédative sur le système nerveux : valériane, passiflore, mélisse, lavande, escholtzia… Le millepertuis pourra également apaiser les terrains spasmophiles insomniaques à tendance dépressive. La gemmothérapie peut aussi apporter une véritable régulation du système nerveux, avec les bourgeons de figuier et de tilleul.
Les carences en vitamines B, éléments indispensables à la synthèse des neurotransmetteurs, au métabolisme des acides aminés et du glucose, ainsi qu’à l’assimilation du magnésium sont souvent impliquées dans les décompensations spasmophiles. Mais attention à toujours les choisir d’origine naturelle.
Il faut également penser à apporter des acides gras oméga-3, car en cas de stress, le système nerveux en consomme de façon accélérée pour restaurer les cellules nerveuses, élaborer les neurotransmetteurs et favoriser l’influx nerveux. Si l’apport est insuffisant, le système nerveux reste prioritaire au détriment de la peau qui peut devenir sèche mais aussi et surtout au détriment de la muqueuse intestinale. L’enzyme principale permettant la transformation des précurseurs en oméga 3, la delta-6-désaturase, nécessite la présence de cofacteurs minéraux, surtout zinc, magnésium, fer et vitamine B6 ; les terrains spasmophiles sont donc parfois carencés en acides gras EPA et DHA, en bout de chaîne. Particulièrement nécessaires à la transmission de l’influx nerveux, ils doivent donc parfois faire l’objet d’une complémentation, l’apport des seuls précurseurs pouvant se révéler insuffisant.
L’apport du magnésium, largement documenté, est nécessaire en cas de spasmophilie décompensée, mais il faut toujours l’associer à son complémentaire naturel, le calcium. Sous forme naturelle ou alimentaire, ils sont systématiquement associés : on sait même que l’absorption intestinale du calcium est favorisée par le magnésium. Toutefois, il ne faut surtout pas réduire la spasmophilie à une carence en calcium et magnésium : cette approche trop réductrice a contribué à décrédibiliser la spasmophilie. Et dans certains cas, comme évoqué plus haut, il s’agit plus d’une mauvaise utilisation que de véritables carences. La présence même faible de métaux lourds, notamment, peut chélater les minéraux. L’utilisation d’oligo-éléments sous forme de lithothérapie diluée et dynamisée peut alors avoir un véritable intérêt.
Les spasmophiles sont bien mieux armés que ce qu’ils imaginent face aux agressions extérieures : il suffit souvent de leur donner les bons outils. Ils réagissent plus vite que la moyenne à leur environnement, mais s’ils apprennent à écouter les signaux d’alerte, c’est plus un atout qu’un handicap. En revanche, la nier et tenter de la dissimuler derrière des traitements symptomatiques représente un risque accru face à toutes les maladies de civilisation qui explosent. La connaissance du terrain spasmophile permet de réaliser un idéal pour toutes les thérapies naturelles : accompagner un terrain sur le chemin de la santé !
Attention les conseils prodigués dans cet article ne vous dispensent pas de consulter un praticien de santé naturelle.
Marie CHETAILLE
Naturopathe, iridologue
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