Au regard du contexte actuel que nous traversons, les troubles anxieux ou de l’humeur sont un sujet d’actualité. En effet, pendant deux mois, la France est restée confinée pour lutter contre la propagation du Covid-19. Bien que le confinement ait visé à nous protéger du virus, ce dernier a, chez certaines personnes, entraîné divers troubles comme :
- la détresse psychologique (stress, anxiété, déprime, dépression…) : quotidien perturbé, peur de la contamination, sentiment d’isolement, inquiétude vis-à-vis des proches, incertitudes face à la situation… Dans une enquête1 menée pendant le confinement, 37 % des personnes interrogées présentaient des signes de détresse psychologique. Cette détresse semblait particulièrement élevée chez les jeunes hommes, et elle était nettement plus fréquente au sein des milieux défavorisés.
- la dégradation du sommeil : dans la même enquête, 74 % des adultes ont rapporté des problèmes de sommeil, la moitié d’entre eux estimant qu’ils sont apparus avec le confinement. Six fois sur dix, ces problèmes ont eu un impact sur la vie quotidienne. Cet impact était socialement différencié, mais il était aussi particulièrement aigu chez les jeunes adultes. Par ailleurs, 16 % des Français ont déclaré avoir pris des médicaments pour dormir au cours des 12 derniers mois, et 41 % d’entre eux y en ont eu recours depuis le début du confinement.
Il en est de même pour le déconfinement qui a commencé le 11 mai dernier : avec lui est née l’angoisse chez certaines personnes de revenir à une vie normale.
De plus, les troubles de la sphère émotionnelle font partie des principales causes de consultation en médecine naturelle et fonctionnelle. Aujourd’hui, les solutions en médecine allopathique consistent surtout à avoir recours à la psychothérapie et aux médicaments tels que des antidépresseurs, des anxiolytiques ou encore des somnifères trop consommés. Il existe toutefois d’autres solutions plus douces et naturelles pour lutter contre les troubles émotionnels et de l’humeur, comme le safran, cette épice communément appelée l’or rouge.
Le safran est issu d’une fleur à trois stigmates, le Crocus sativus, de la famille des Iridaceae. L’histoire du safran, dans sa culture et son usage, remonte à plus de 3 500 ans et traverse plusieurs cultures, continents et civilisations.
Originaire du Moyen-Orient, mais cultivé pour la première fois en Grèce, il fait partie des substances les plus chères du monde de toute l’Histoire. Il est utilisé comme assaisonnement, parfum, teinture et médicament. La première référence au safran a été repérée dans des écrits botaniques assyriens datant du VIIe siècle av. J.-C. On a retrouvé depuis des documents indiquant l’usage du safran sur 4 000 ans dans le traitement de quelque 90 maladies. Le safran s’est ensuite lentement propagé à travers l’Eurasie, atteignant plus tard l’Afrique du Nord, l’Amérique du Nord et l’Océanie.
Son utilisation dans la lutte contre la dépression, largement répandue autrefois en Inde et en Iran, est aujourd’hui redécouverte, d’où son surnom de « lithium végétal ». Les propriétés du safran sur le système nerveux sont dues à sa richesse en safranal, dont de nombreuses études témoignent de son action sur la sérotonine dans le cerveau (hormone aussi appelée « hormone du bonheur »).
Deux essais en double aveugle, randomisés et contrôlés par placebo, sur le safran Crocus sativus ont révélé que ce dernier a un impact significatif dans le traitement des troubles anxieux et dépressifs2 et qu’il est efficace dans le traitement de la dépression légère à modérée3.
Dans plusieurs études cliniques, le safranal a démontré une efficacité comparable à la fluoxétine et à l’imipramine, les molécules des antidépresseurs Prozac et Tofranil4,5. En effet, une étude menée par Akhondzadeh, S. et al. a par exemple prouvé qu’un apport quotidien de 30 mg de safran titré à 2 % de safranal a la même efficacité qu’un traitement antidépresseur standard comme la Fluoxétine. Enfin, une méta analyse d’essais cliniques randomisés a également indiqué que la supplémentation en safran pouvait améliorer les symptômes de la dépression chez les adultes atteints de troubles dépressifs majeurs6.
Le safranal agit donc comme un antidépresseur naturel, sans effet secondaire et sans accoutumance et peut être utilisé comme supplémentation efficace. Il convient toutefois de bien choisir sa supplémentation en safranal. En effet, le safran étant un ingrédient de première qualité, les falsifications sont fréquentes : au moins 30 % des échantillons de safran ne répondent pas aux spécifications de qualité ! Optez donc pour un safran breveté de préférence, qui bénéficie de plusieurs analyses confirmant qu’il ne contient aucune autre espèce que le Crocus sativus, que l’origine botanique du safran est garantie et qu’il est certifié bio, sans OGM, sans allergènes et garanti sans ingrédients artificiels ou produits chimiques de synthèse.
Références :
1. Etude COCONEL, avril 2020
2. Mazidi M, et al. A double-blind, randomized and placebo-controlled trial of Saffron (Crocus sativus L.) in the treatment of anxiety and depression. J Complement Integr Med. 2016 Jun 1;13(2):195-9
3. Akhondzadeh S1, et al. Crocus sativus L. in the treatment of mild to moderate depression: a double-blind, randomized and placebocontrolled trial. Phytother Res. 2005 Feb;19(2):148-51
4. Akhondzadeh S. and Al., 2007. Comparison of petal of Crocus sativus L. and fluoxetine in the treatment of depressed outpatients: A pilot double-blind randomized trial. Progress in Neuro-Psychopharmacology & Biological Psychiaty
5. Shahin Akhondzadeh, et al. Comparison of Crocus sativus L. and imipramine in the treatment of mild to moderate depression: A pilot double-blind randomized trial. BMC Complement Altern Med. 2004; 4: 12
6. Heather Ann Hausenblas, et al. Saffron (Crocus sativus L.) and major depressive disorder: a meta-analysis of randomized clinical trials. J Integr Med. 2013 Nov; 11(6): 377–383