L’effet placebo, ce produit dépourvu de tout principe actif et prescrit dans un contexte thérapeutique et/ou expérimental, est connu depuis très longtemps. Il est notamment décrit par le médecin britannique John Haygarth (1740-1827) dans son ouvrage De la curieuse influence de l’imagination sur les fonctions du corps humain.
Cependant, il a longtemps été admis qu’il s’agissait d’un phénomène purement psychologique. Or, les nombreuses recherches à ce sujet ont permis de découvrir que l’effet placebo mobilise une biochimie complexe et peut participer aux mécanismes de guérison.
En effet, il est possible de manipuler l’esprit d’une personne afin de modifier sa perception de la douleur mais le plus stupéfiant c’est que l’injection d’un placebo entraîne dans le cerveau une libération massive de dopamine, l’hormone dite « du plaisir », avec pour conséquence une diminution de la douleur ! Autrement dit, le cerveau est capable, dans certaines situations, de puiser dans sa « pharmacie interne ».
Ainsi, l’effet placebo ne relève donc pas seulement de la crédulité d’un individu, mais d’une biochimie complexe, reposant à la fois sur des phénomènes psychologiques et des mécanismes physiologiques bien concrets.
Le placebo peut apparaître désormais comme un adjuvant potentiel des mécanismes de guérison et de certains médicaments (antidépresseurs, analgésiques, antimigraineux), avec donc moins de molécules toxiques, moins d’effets secondaires, et des économies potentielles. Mais son exploration est loin d’être terminée, les expériences continuent d’être menées car l’effet placebo ne nous a sans doute pas encore révélé tous ses secrets !