L’iode, souvent relégué au second plan en tant qu’oligo-élément, joue pourtant un rôle essentiel dans le fonctionnement optimal du corps. En 1990, environ 30 % de la population mondiale était exposée à un risque de carence en iode1. Face à cette constatation inquiétante, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a préconisé l’enrichissement du sel de table en iode en tant que mesure préventive visant à diminuer la prévalence des carences en iode dans de nombreux pays. Cependant, en dépit des progrès accomplis, la carence en iode reste un problème persistant.
En effet, près de 2 milliards d’individus seraient touchés par une carence en iode à travers la planète, tandis que 50 % de la population européenne souffrirait d’une déficience légère2. De plus, environ 50 millions de personnes seraient affectées par des troubles résultants d’une carence en iode3.
Ces problèmes peuvent avoir des conséquences sur la santé, telles qu’une altération du développement des fonctions cognitives et une réduction du Quotient Intellectuel (QI) de 10 à 15 points par rapport aux personnes non carencées4. Cette situation s’explique par le fait que l’iode joue un rôle majeur dans la production des hormones thyroïdiennes (T3 et T4), qui sont essentielles pour le bon fonctionnement du cerveau et le maintien de fonctions cognitives optimales5.
De par son action sur les hormones thyroïdiennes, l’iode exerce également un rôle important dans le métabolisme énergétique de l’organisme, la régulation du poids corporel, le développement et la préservation de la masse musculaire ainsi que la régulation du système cardiovasculaire. Par conséquent, il est primordial de fournir suffisamment d’iode à notre corps, notamment par le biais d’une alimentation adéquate (poissons, algues, jaunes d’œufs…).
Dans certains cas, une supplémentation peut également s’avérer bénéfique, notamment pour les groupes de population ayant des besoins plus élevés (femmes enceintes, sportifs…), pour les personnes suivant un régime alimentaire entraînant une consommation réduite en iode ou pour celles ayant une thyroïde fonctionnant au ralenti !
Références :
- Meister, A. (1994). Glutathione, ascorbate, and cellular protection. Cancer research, 54(7_Supplement), 1969s-1975s.
- Michael B Zimmermann; Pieter L Jooste; Chandrakant S Pandav (2008). Iodine-deficiency disorders. 372(9645), 0–1262.
- Who team, World Health Organization; Nutrition: effects of iodine deficiency; who.int.
- Michael B. Zimmermann, Iodine Deficiency, Endocrine Reviews, Volume 30, Numéro 4, 1er juin 2009, Pages 376–408.
- Zimmermann, M. B., Connolly, K., Bozo, M., Bridson, J., Rohner, F., & Grimci, L. (2006). Iodine supplementation improves cognition in iodine-deficient schoolchildren in Albania: a randomized, controlled, double-blind study. The American journal of clinical nutrition, 83(1), 108-114.