L’hypersensibilité se définit par une sensibilité plus forte que la moyenne aux stimuli du monde extérieur, conduisant à une amplification des ressentis et de leurs conséquences. Il ne s’agit ni d’un trouble ni d’une vulnérabilité, mais d’un trait de caractère inné se caractérisant principalement par la capacité à percevoir l’état émotionnel des autres et par une forte empathie.
L’hypersensibilité implique également la facilité à discerner les différents aspects de l’environnement ainsi qu’à traiter les informations de manière plus approfondie. Cette sensibilisation accrue au monde subtil, résultant d’un degré de stimulation mentale très élevé, fait des personnes hypersensibles des êtres intuitifs. Bien que l’hypersensibilité soit une notion assez récente et encore méconnue, elle toucherait jusqu’à 20 % de la population1,2. L’hypersensibilité est une réalité neurophysiologique, dépendante du fonctionnement cérébral et des cellules nerveuses. Des recherches en imagerie cérébrale fonctionnelle ont révélé que les personnes hypersensibles présentaient des niveaux d’activité systématiquement plus élevés dans les parties du cerveau liées au traitement social et émotionnel3.
En raison du stress et de l’épuisement mental qu’elle peut engendrer, cette suractivation peut être perçue comme un réel inconvénient pour certaines personnes hypersensibles. Elle peut d’ailleurs aboutir à la formation de mécanismes de protection poussant à l’isolement (timidité, phobies sociales, anxiété, faible estime de soi…). Toutefois, une fois apprivoisée, cette singularité peut devenir une véritable richesse pour ces personnes dotées d’une grande bienveillance et d’un très haut niveau de compréhension d’autrui !
Références :
- Kagan, 1994.
- Kristal, 2005.
- Acevedo BP, Aron EN, Aron A, Sangster MD, Collins N, Brown LL. The highly sensitive brain: an fMRI study of sensory processing sensitivity and response to others’ emotions. Brain Behav. 2014;4(4):580-594.
