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DDM-Confort-urinaire

Les inconforts urinaires sont plus fréquents en été, les températures élevées favorisant la prolifération des bactéries. Les infections urinaires deviennent plus nombreuses mais de quoi s’agit-il exactement et comment se prémunir face à la gêne occasionnée ?

Il faut d’abord distinguer deux types d’infections urinaires : les basses et les hautes. Les premières concernent la vessie et les uretères alors que les secondes sont localisées au niveau des reins.

Les germes responsables des infections urinaires sont très nombreux, mais dans 78% des cas, c’est la bactérie Escherichia Coli – E.Coli qui en est responsable. Cette bactérie, présente naturellement dans le tube digestif (colon, rectum), représente 80% de votre flore intestinale. Elle fait partie de vous depuis la naissance, car elle vous est transmise par le microbiote maternel. E.Coli a souvent mauvaise presse, pourtant, elle vous permet de fabriquer de la vitamine K, une vitamine indispensable à la coagulation sanguine. Malgré son rôle primordial dans l’écosystème digestif, elle peut migrer dans les voies urinaires en passant par l’urètre, puis en remontant dans la vessie. Elle commence alors à se multiplier et devient uropathogène : c’est la cystite.

La gent féminine est particulièrement impactée par ce phénomène puisqu’au cours de sa vie, une femme sur deux présentera une infection urinaire. En France, chaque année, environ une femme sur dix développe une cystite, sans compter les récidives. Quant aux hommes, la fréquence des infections urinaires augmente après 50 ans à cause des troubles prostatiques. Parmi les facteurs favorisants, la grossesse en est un, mais également des problématiques comme le diabète qui peuvent entraîner des infections urinaires asymptomatiques et difficiles à soulager. Ajoutez à cela un manque d’hydratation, qui touche 3 adultes sur 4, mais aussi le stress, une alimentation déséquilibrée, les médicaments ou encore une constipation chronique, et vous obtenez un bon cocktail (loin d’être celui que l’on boit sur son transat !) pour fragiliser le microbiote intestinal, entretenir la dysbiose, et faire migrer les bactéries pathogènes, dont E.Coli., dans le système urinaire où il deviendra pathogène.

L’infection urinaire se traduit généralement par des sensations de brûlures lors de la miction associées à des envies fréquentes d’uriner, une urine trouble avec une odeur assez forte, voire désagréable, parfois des traces de sang dans les urines et une impression de pesanteur ou de douleur au niveau du bas du ventre.

Consulter un médecin reste primordial lorsque les signes sont réunis, mais vous pouvez, à titre préventif, mettre en place des actions pour améliorer le confort urinaire et limiter les épisodes infectieux.

Prenez soin de votre flore intestinale :

E.Coli, étant présente dans vos intestins, maintenir une flore intestinale en symbiose permettra à la bactérie de rester à sa place. Intégrer des fibres dans votre alimentation et maintenir une bonne hydratation, surtout avec les fortes chaleurs, sont essentiels pour un microbiote de qualité. Pour lutter contre les inconforts urinaires, il est important de garder l’intégrité de la muqueuse intestinale d’autant plus que tout ce qui perturbe votre flore intestinale affaiblit votre flore vaginale.

Prenez soin de votre flore vaginale : 

La flore bactérienne vaginale est essentiellement composée de lactobacilles, un type de bactérie qui transforme certains sucres en acide lactique et qui rend le milieu vaginal acide. L’acidité permet d’éviter la prolifération des mauvaises bactéries.

Si votre flore est déséquilibrée, elle peut laisser place à un germe : Gardnerella vaginalis1 qui, lors d’un rapport sexuel, peut migrer dans la vessie et réactiver les E.Coli endormis lors d’une précédente infection.

Voilà pourquoi, parmi les gestes simples pour éviter d’avoir une infection urinaire, il est conseillé d’aller uriner après un rapport sexuel. C’est aussi la raison pour laquelle il est important d’avoir une flore vaginale équilibrée, puisque le germe apparait dans des conditions de flore vaginale en dysbiose. Malgré toutes les bonnes pratiques misent en place, il est parfois nécessaire de réensemencer la flore avec des probiotiques. Pour cela, la souche Lactobacillus crispatus, accompagnée de Lactobacillus helveticus, activent le système immunitaire et le Lactobacillus acidophilus contribue largement à maintenir l’écosystème vaginal en terrain acide. Les probiotiques participent grandement au confort urinaire, en été et tout au long de l’année.

Prenez soin de vos reins :

Tel un filtre à café, vos reins s’activent à séparer les déchets circulant dans votre sang et les élimine en produisant l’urine. On ne vous le dira jamais assez, boire 1,5 l d’eau par jour voir 2 litres en été s’il fait très chaud est indispensable. S’hydrater régulièrement permet d’éviter la prolifération des germes et leur adhérence à la paroi de la vessie. En diluant l’urine, l’eau va également atténuer les sensations de brûlures. Pour ne pas surcharger le travail des reins, pensez à boire une eau peu minéralisée.

Astuce : Pour savoir si une eau est peu minéralisée, regardez sur l’étiquette la mention « Minéralisation totale » ou « résidu à sec ». C’est le poids des minéraux dans l’eau (après évaporation des molécules d’eau) :

  • Supérieur à 1 500 mg/l : Eau riche en minéraux.
  • Entre 500 et 1 500 mg/l : Eau moyennement minéralisée.
  • Entre 50 et 500 mg/l : Eau faiblement minéralisée
  • En dessous de 50 mg/l : Eau très faiblement minéralisée.

Il est recommandé de consommer des eaux avec en moyenne 100mg/l de résidu à sec. Dans une démarche préventive, vous pouvez soutenir le travail des reins, avec la phytothérapie qui propose un large éventail de plantes aux propriétés antibactériennes, anti-inflammatoires, diurétiques et assainissantes.

Des études ont démontré que les polyphénols et les anthocyanes présents dans les calicements de la roselle (Hibiscus) présentent de multiples effets biologiques. Il a été mis en évidence que les caliceces séchées seraient la source potentielle de molécules bioactives avec une activité anti-inflammatoire, diurétiques, anti-urolithiques, antimicrobiens et renoprotecteurs.2 Il existe également un actif breveté de fleur d’Hibiscus, l’Ellirose™, qui a démontré cliniquement ses effets sur la santé de l’appareil urinaire4. Plus connu, la canneberge (ou Cranberry en anglais) s’avère utile lors des infections urinaires à répétition. En effet, l’extrait de canneberge, grâce à sa teneur en proanthocyanidines (PACs), permet de limiter la fixation et le développement des bactéries dans les voies urinaires3. Enfin, en complémentation interne, la synergie d’huiles essentielles d’aneth, aux propriétés diurétiques et d’arbre à thé aux propriétés anti-infectieuses participe au bon fonctionnement des voies urinaires.

Quelques conseils supplémentaires pour limiter les inconforts urinaires pendant l’été :

  • Si vous avez envie d’uriner, allez-y ! N’attendez pas, au risque de faire stagner l’urine et de favoriser un milieu propice au développement bactérien.
  • Utilisez uniquement de l’eau pour laver les parties intimes et seulement en lavement externe.
  • Evitez les produits d’hygiène intime parfumés.
  • Optez pour des sous-vêtements en coton et évitez les vêtements trop serrés. Véritables nids à bactéries, les matières synthétiques empêchent les muqueuses de respirer.
  • Si vous allez vous baigner, ne gardez pas votre maillot de bain mouillé sur vous, l’humidité et la chaleur entraînent la prolifération bactérienne.
  • Adoptez une alimentation anti-inflammatoire et limitez l’apport d’aliments acidifiants (Viande rouge et charcuterie – Produits laitiers/Fromages – Céréales blanches et raffinées – Produits industriels et transformés – Thé/café/Alcool – Chocolat)
  • Consultez un praticien de santé naturelle pour adopter une bonne hygiène de vie au quotidien

Nous vous souhaitons un bel été !

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Références :

1 Source : étude de la Washington University School of Medicine de St. Louis, du Broad Institute du MIT et de Harvard, publiée en mai 2022 dans la revue Nature Microbiology. https://www.nature.com/articles/s41564-022-01107-x

2 https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0753332217323247?via%3Dihub

3 AVIS AFSSA des 6 avril 2004, 3 décembre 2004 et 14 juin 2007 relatifs à la diminution de la fixation de certaines bactéries E. Coli sur les parois urinaires par la Canneberge

4Burgundy Botanical Extract-2008

https://www.chu-toulouse.fr/emergence-d-une-nouvelle-classe-de-souches

https://www.mmj.fr/actualites/cystite-en-sait-un-peu-plus-sur-cette-infection

Enquête CCAF 2013 Hébel P. Evolution de la consommation de boissons en France. Cahiers de Nutrition et de Diététique 2015 ;50(HS1)