Le sélénium a un effet antioxydant, car il permet à l’organisme de produire la glutathion-peroxydase. Cet enzyme travaille de concert avec la vitamine E pour protéger les membranes cellulaires contre l’oxydation provoquée par les radicaux libres.
En excès, ces derniers entraînent un vieillissement précoce et contribueraient à l’apparition de certains types de cancers, de maladies cardiovasculaires ainsi qu’à la formation des cataractes. Le sélénium joue également un rôle essentiel dans le fonctionnement du système immunitaire et de la glande thyroïde.
Le sélénium n’est pas synthétisé par l’organisme et doit donc être entièrement apporté par l’alimentation. Or la teneur en sélénium des aliments dépend de la richesse des sols en cet élément trace. Pour prendre exemple, les sols de France et d’Europe contiennent moins de sélénium que les sols des États-Unis. Fait aggravant, l’agriculture intensive contribue à appauvrir les terres en sélénium.
En 1984, la Finlande a instauré un programme d’enrichissement des engrais agricoles avec du sélénate de sodium. Les apports en sélénium alimentaire ont triplé dans ce pays et l’incidence des maladies du cœur et de certains cancers a diminué. Cela n’a fait que confirmer ce que des recherches avaient déjà fait apparaître, à savoir que le taux de cancers, dans différentes régions du monde est inversement proportionnel aux taux de sélénium des sols.
L’hypothèse qu’une supplémentation au long cours puisse réduire l’incidence et la mortalité due au cancer a été validée par une grande étude menée pendant plusieurs années (1).
Des résultats significatifs ont été obtenus : réduction de 50 % de l’incidence du cancer par rapport aux sujets du groupe placebo et diminution de 37 % des cancers en général (- 63 % pour le cancer de la prostate, – 58 % pour le cancer colorectal, – 48 % pour le cancer du poumon). Le sélénium participe à la réparation des dommages causés à l’ADN et accélère l’apoptose, autrement dit le mécanisme de suicide cellulaire des cellules mutantes, en agissant directement sur le gène suppresseur de la tumeur.
On considère qu’au moins 30 % des Français seraient déficitaires en sélénium. Une supplémentation est tout particulièrement conseillée aux seniors ainsi qu’à toute personne présentant des signes de déficience en sélénium : sensibilité aux infections, baisse d’énergie, perte de force musculaire, troubles cardiovasculaires, mauvais état de la peau et des cheveux…
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Sources :
1-Clark LC, Combs GF Jr, et al. Effects of selenium supplementation for cancer prevention in patients with carcinoma of skin. A randomized controlled trial.
Nutrition Prevention of Cancer Study Group. JAMA. 1996 Dec 25;276(24):1957-63.