close
Santé naturelle

Une évolution inéluctable de la médecine : la médecine intégrative

Coeur en puzzle santé

Avant d’aborder ce sujet qui me passionne depuis plus de quarante ans, je tiens à me présenter et tout d’abord à remercier chaleureusement les Laboratoires COPMED qui me proposent d’intervenir dans les Cahiers de la Santé Naturelle.

Je suis le docteur Dominique Rueff, aujourd’hui (presque) retraité. Je me suis installé en tant que médecin généraliste pratiquant l’homéopathie et l’acupuncture au milieu des années 1970. J’ai très vite compris que la nutrition et la correction d’éventuelles déficiences nutritionnelles étaient un élément incontournable de la médecine. J’avais donc posé sans le savoir les bases de ce que l’on pourrait appeler « médecine interactive ou médecine holistique ».

J’avais pensé dès cette époque qu’il ne fallait pas découper la médecine en tranches ni en spécialités et c’est pour cette raison que j’avais gardé la mention « médecine générale » sur la plaque à l’entrée de mon cabinet en refusant la mention de toute spécialisation.

En réalité, c’est de « ma » médecine interactive dont je vais vous parler, celle dont je trace les grandes lignes dans le livre « Mieux que Guérir, les bénéfices de la médecine interactive » 1 que m’a dédicacé le professeur Luc Montagnier2 que je rencontre encore régulièrement.

Il précise dans sa préface : « il y a donc lieu de s’interroger sur le devenir de notre médecine, celle dont nous sommes si fiers, et se demander s’il ne faut pas le diriger vers ce que j’appellerai une médecine des P1 comme prédictive, P2 comme préventive, P3 comme personnalisée et P4 comme participative. De plus en plus, on se rend compte que le patient a pu être considéré comme un objet, un numéro d’essai clinique, mais pas comme une personne qu’il faut prendre le temps d’écouter et avec qui il faut amorcer un dialogue constructif. »

Si vous recherchez aujourd’hui sur Internet les définitions que l’on donne de cette médecine interactive, vous en trouverez de multiples. Le concept date des années 1990. Il s’est implanté dans les milieux universitaires notamment aux États-Unis et au Canada. Il a permis d’introduire l’enseignement dans le programme des facultés de médecine de différentes approches dites parallèles complémentaires.

Cette approche consiste à prendre en compte la complexité de l’être humain et à lui proposer, dans un parcours de soins strictement individuel, le meilleur de ce que la médecine occidentale allopathique et les médecines traditionnelles peuvent lui apporter à un instant donné.

Il n’y a pas pour moi de meilleure définition. Il m’arrive très souvent de voir dans le cadre plus étroit de « conseils nutritionnels », l’errance et la souffrance de multiples patients qui se rendent bien compte qu’ils n’ont jamais été pris en considération globalement dans leur pathologie, ni écoutés sérieusement. De nombreux confrères qui ont tous un certain âge, ou plutôt un certain âge médical, me rejoignent dans cette opinion.

Plante avec tous les éléments pour qu'elle se developpe

Alors que les médecines complémentaires intéressent de plus en plus de monde ainsi que, désormais, la recherche scientifique, il est paradoxal de constater que l’approche généraliste qui fut la nôtre il y a maintenant plus de 40 ans devient très difficile à trouver dans les cabinets de ville. Les médecins sont mal considérés par le système en place qui tente d’une façon que je juge « illégale » de se substituer à l’approche individuelle et confidentielle de leurs malades. Il suffit de se référer à certaines décisions des autorités en place au décours de la crise sanitaire pour comprendre, entre les lignes, ce que je veux exactement dire.

Le secret médical est battu en brèche ainsi que l’esprit du Serment d’Hippocrate que nous avons tous prêté sans jamais penser qu’un jour, les autorités nous diraient ce qu’il faut prescrire et surtout ne pas prescrire à un patient dont nous sommes certains qu’il bénéficierait de notre expertise.

Malheureusement, beaucoup de jeunes confrères semblent « formatés » par leurs longues et complexes études où les sciences fondamentales sont beaucoup mieux traitées que les sciences humaines. Il est vrai que pour ma part, si je n’avais pas rencontré dans mes premières années de faculté des médecins ouverts et humanistes pratiquant l’homéopathie ou la médecine chinoise, je ne suis pas certain que j’aurais parachevé mes études.

C’est ce parcours que je raconte dans le livre cité et je me rends compte aujourd’hui que j’ai eu beaucoup de chance.

Tous ces confrères libéraux, qu’ils soient homéopathes, acupuncteurs, nutritionnistes, psychologues ou psychiatres… étaient tous des humanistes avec une grande culture personnelle en plus de leurs connaissances médicales.

Nous exercions, à l’époque et sans le savoir comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, une médecine globale qui obéissait à la personnalité de chacun d’entre nous. Bien entendu elle n’était jamais complètement globale ! Comment peut-on à la fois pratiquer la médecine allopathique, l’homéopathie, l’acupuncture, l’ostéopathie, les massages, l’apprentissage de la méditation ou du yoga et que sais-je encore ? Aujourd’hui, certains centres de santé tentent d’intégrer ces différentes disciplines et de les relier entre elles. J’y reviendrai.

J’ai compris peu à peu que les facteurs environnementaux et nutritionnels étaient essentiels.

C’est pour cette raison que j’ai aussi qualifié cette approche globale de médecine « ortho-moléculaire », terme que j’ai dû expliquer de nombreuses fois. Il fut en fait prononcé la première fois par le double prix Nobel de médecine et de la paix, Linus Pauling, que l’on considère à tort comme le père de la vitamine C car il est bien plus que cela. La médecine ortho-moléculaire consiste à proposer à un individu, à un moment donné, les apports nutritionnels essentiels à une santé optimale. Cela suppose que l’on puisse les connaître par l’interrogatoire du patient, son examen clinique ou par des examens biologiques particuliers. Ceci reste très complexe puisque le professeur Linus Pauling lui-même, disait à la fin de sa vie que c’était un « challenge » presque irréalisable.

Ce défi ainsi que la volonté de connaissance de l’homme dans sa complexité exige donc que la première approche de cette médecine alternative soit une approche de connaissance par l’interrogatoire, puis par la clinique. L’interrogatoire se doit de situer la personne présente dans sa composante génétique et environnementale, d’où l’importance des questionnaires dits « d’anamnèse » c’est-à-dire abordant les antécédents personnels et familiaux. Quelle que soit la maladie que l’on cherche à comprendre pour traiter, la prédisposition génétique comme d’ailleurs l’âge restent des composantes essentielles et incontournables. Il existe malheureusement des maladies cardiovasculaires familiales et des cancers génétiques qui ne sont pas parmi les moins graves.

Les facteurs environnementaux passés et actuels sont également incontournables. On sait aujourd’hui qu’un enfant qui n’est pas nourri d’un minimum d’affection n’aura pas une vie facile. On sait également que les enfants qui sont mal nourris au plan nutritionnel développent des déficiences physiques et souvent mentales qui seront difficilement compensées avec l’âge.

J’ai souvent eu à traiter des enfants qui avaient des allergies très graves avec des eczémas importants, qui ne supportaient pas certains composants des laits maternisés ou d’autres aliments qu’ils avaient reçus. Ces enfants présentaient des troubles de la flore intestinale et ce que l’on appelle des intolérances alimentaires qui, si elles ne sont pas identifiées et traitées, continueront de les handicaper tout au long de leur vie. Cela peut toucher la peau, la sphère O.R.L. et même le psychisme avec les troubles de l’attention que l’on connaît.

Lorsque je mange au restaurant, je me retiens de ne pas aller faire la leçon à ces parents que je vois gaver leurs enfants de produits trop sucrés, trop cuits ou trop gras. On sait aujourd’hui que les protéines grasses et sucrées, chauffées en excès, sensibilisent aux intoxications environnementales qui sont de plus en plus fréquentes. Je parle ici des herbicides et des pesticides. Que faut-il penser de ces écoles maternelles à proximité de cultures régulièrement traitées ? Que faut-il encore penser de ces jouets recouverts de matières plastiques ?

Dans les deux lettres que j’ai publiées sur Internet en mai  2019, j’aborde en détail cette question de la pollution environnementale qui va bien au-delà de la seule exposition aux métaux lourds et au tabac et qui commence à être bien connue du grand public. Je vous invite à visionner sur Youtube le film « Demain tous crétins » qui aborde ce problème de façon impressionnante.

Il est donc essentiel de situer la personne dans son environnement familial personnel et professionnel et tout au long de sa vie. Il n’est probablement pas inutile de s’intéresser également à la santé du père et à la façon dont la mère a géré sa grossesse.

Tout le monde sait qu’il faut bouger !

Il faut donc pouvoir apprécier le degré d’activité physique et le rapporter aux possibilités liées à l’âge. Quel que soit ce dernier et à moins d’un handicap très élevé, on peut toujours bouger. Bouger ce n’est pas s’agiter comme le pensent certains mais privilégier une demi-heure de marche chaque jour avec un bon rythme, et de temps à autre un exercice plus important en fonction de ses goûts personnels.

La CAMI « Sport & Cancer » est une association à but non lucratif reconnue d’intérêt général ayant pour mission d’implanter, dispenser et développer des programmes de thérapie sportive pour permettre à des milliers de patients touchés par un cancer d’être pris en charge pour diminuer les effets secondaires des traitements, améliorer leurs chances de rémission, diminuer leurs risques de rechute et améliorer leur qualité de vie. Cette association a été cofondée par un cancérologue parisien que je connais bien qui disait à ses patientes ayant eu un cancer du sein : « bougez, bougez vraiment ! » C’est aussi important que bien des traitements dont vous craignez les effets secondaires pour ne pas récidiver.

Bien entendu, il en est de même avec les maladies cardiovasculaires et surtout avec le vieillissement car si ce dernier est inéluctable c’est le vieillissement en mauvaise santé qui doit être prévenu par l’activité physique qui va nous permettre de maintenir une certaine tonicité musculaire et en plus, d’éviter le risque de chute souvent dramatique chez la personne âgée.

Après ce troisième élément c’est évidemment la nutrition qui intervient.

Aliments dont saumon, tomate, flocon d'avoine, noisette, noix...Il y aurait tant à dire sur ce sujet que ce simple article n’y suffirait pas. Si vous vous en tenez aux publicités des médias, vous ne ferez pas grand-chose. Non seulement il faut manger cinq fruits et légumes par jour, mais il faut aussi que ces portions soient suffisamment conséquentes, ce qui n’est pas le cas lorsque dans les restaurants on vous sert une protéine animale (viande ou poisson) accompagnée de quelques pauvres légumes verts. Mangez coloré car les fruits et légumes colorés apportent des antioxydants que l’on appelle polyphénols, qui sont essentiels à la prévention tant des maladies cardiovasculaires que des cancers ou du seul vieillissement. Consommez suffisamment d’huiles végétales naturelles comme l’huile d’olive qui apporte des acides gras oméga-9 et l’huile de colza qui apporte les acides gras oméga-3, essentiels à notre santé cardiovasculaire et cérébrale, et qui permettent de limiter l’inflammation chronique dans notre corps. Inspirez-vous de ce que l’on appelle le régime méditerranéen.

Le conseil alimentaire est donc un moment essentiel mais il doit se garder d’être trop directif : aucun conseil alimentaire ne sera correctement suivi s’il est vécu comme une punition ou une restriction. C’est au thérapeute de s’adapter et non le contraire. J’ai un confrère et ami nutritionniste qui dit à ses patients « oubliez deux fois par semaine que j’existe » et je trouve cela très bien. Sachez également que beaucoup d’états de fatigue, même de prise de poids, sont la conséquence d’une mauvaise hydratation. Buvez de l’eau, buvez plusieurs sortes d’eau et variez les sources. Profitons-en pour conseiller les potages et les soupes de légumes le soir et aussi de temps en temps des infusions de plantes, de thé vert ou blanc, qui ont eux aussi des propriétés anti-infectieuses et antioxydantes.

L’oxydation, ou le stress oxydant, c’est l’effet de l’eau sur le métal, c’est-à-dire la rouille et cette odeur très particulière dans la chambre des personnes très âgées, qui nous rappelle celle du beurre rance. Un grand nombre de vitamines, de minéraux et de divers éléments provenant de légumes et de plantes comme ce que l’on appelle les polyphénols, sont des antioxydants dont nous avons absolument besoin pour prévenir les maladies liées à la civilisation et au vieillissement.

Il est donc essentiel de connaître le mode d’alimentation de celui que nous avons devant nous et il peut devenir essentiel d’en savoir plus par des analyses biologiques qui le plus souvent ne sont pas celles que l’on prescrit pour diagnostiquer des maladies. Je parle des dosages de zinc, de vitamine D, de certaines vitamines B et parfois de façon plus complexe, des dosages globaux de stress oxydant qui ne sont réalisés que sur prescription médicale dans quelques laboratoires et avec un coût certain.

On peut également doser les apports en acides gras, l’influence de certains métaux toxiques ou de dérives alimentaires. Les prises de poids inexpliquées, les maladies de la thyroïde, les infections chroniques, les allergies, les insomnies ou les problèmes d’anxiété sont souvent liés à des équilibres alimentaires, des déficits ou des excès.

Aujourd’hui on nous parle beaucoup d’immunité et je pense que l’immunité naturelle est, de loin, préférable à toute immunité vaccinale. Cette immunité est profondément dépendante de notre nutrition, pas seulement de notre nutrition présente mais de la nutrition de toute une vie qui conditionne notre perméabilité intestinale et l’absorption optimum des nutriments dans notre assiette. J’ai coécrit un livre, en 2007, « L’immunonutrition, se nourrir selon son immunité » que l’on trouve encore. J’y aborde l’impact des intolérances alimentaires non traitées ainsi que des perturbations de la flore intestinale qui elles-mêmes conduisent à des infections chroniques comme les infections à champignons ou mycoses, qui font souffrir tant de gens.

Après l’interrogatoire, c’est l’examen clinique du patient qui devient primordial.

Malheureusement, cet examen par le regard, l’oreille, l’odorat ou le toucher que nous avons appris en faculté tend à se perdre. Le médecin d’aujourd’hui n’a pas toujours vraiment le temps et il est plus rapide de prescrire un examen d’imagerie (radiographies, échographies, scanner, I.R.M…) que de palper son patient. C’est une dérive qui coûte cher à l’assurance-maladie et qui peut faire perdre beaucoup de temps. La facilité avec laquelle on a aujourd’hui recours à de nombreux examens très sophistiqués ne doit pas nous faire perdre notre bon sens et nos capacités d’observation.

Le diagnostic, en médecine, est le fruit d’une expérience de toute une vie professionnelle. Il est également la conséquence d’une totale empathie vis-à-vis de son patient. Cette empathie est indissociable de la médecine interactive.

Je continue la « visite » de cette pratique médicale par l’aspect psychologique et psychothérapique.

Celui-ci aussi ne s’apprend que par l’expérience. Encore faut-il que patients et médecins soient en résonance. Cela n’est pas toujours le cas et je le confesse. Je crois qu’il faut alors se l’avouer et ne pas hésiter à proposer à la personne un autre thérapeute.

mains entralacées comme soutien

Pour ma part je fais appel à des thérapeutes formés en cette approche psychologique qui ont l’habitude de prendre ainsi en charge les patients. Je profite de ces lignes pour affirmer que nombre de maladies, y compris les cancers, apparaissent à la suite de stress importants ou répétés que la personne en souffrance n’a pas eu le loisir d’exprimer, donc d’évacuer. Ces notions sont dérivées des travaux de psychologues américains qui se sont intéressés au cancer, au siècle dernier. J’aborde ces questions dans un programme de vidéos textes que j’ai conçu en 2000. Il m’arrive souvent de dire : « le stress tue plus que vous ne le pensez, y compris des gens en bonne santé ».

Cela nous permet d’aborder le dernier volet de cette médecine : tout ce qui a trait à l’équilibre psychologique, à la prévention par la respiration, la cohérence cardiaque ou la méditation. Tout ceci s’apprend à travers des lectures, mais il est toujours préférable de les aborder par des enseignements personnalisés… Il faut néanmoins bien souvent une vie et beaucoup de patience pour y arriver.

Les articles et les livres dits « de développement personnel » sont légion depuis des années, mais ne sont pas suffisants. Il faut pratiquer. Même si on ne pratique que quelques minutes par jour la cohérence cardiaque ou la méditation, c’est la répétition de cette pratique qui va modifier notre plasticité et nos capacités cérébrales nous permettant de ne pas être victime du stress et de l’agitation environnementale.

La médecine interactive va encore bien au-delà de tout cela. Elle doit être considérée comme une éducation, une invitation à la protection continue de sa santé plutôt que comme une thérapie. Comme le dit Edgar Morin qui vient de fêter ses 100 ans : « Tout ce qui relève de la médecine est une intime combinaison de science et d’art, le flair, le « je-ne-sais-quoi » permet de discerner parmi les symptômes ambigus et parfois quasi imperceptibles, la nature du mal qui va se manifester sans équivoque. Le bon médecin, en quelque sorte, anticipe la crisis, et peut ainsi intervenir au plus tôt, vu que l’on soigne plus aisément les maux à l’état naissant que lorsqu’ils s’enracinent. Il est remplacé par le médecin généraliste urbain, effacé de plus bas rang, qui reçoit les patients très rapidement, sans même prendre le temps de connaître leur biographie ».

C’est un véritable paradoxe : il devient très difficile aujourd’hui de trouver un médecin qui puisse prendre le temps de se plier à cette analyse globale de l’être humain, qui est pourtant absolument nécessaire à un traitement de fond, qu’il soit préventif ou curatif.

Notre beau pays qui se targue d’avoir l’un des meilleurs systèmes de soin de la planète conduit bon nombre de personnes à penser que du fait qu’elles payent souvent très cher leur assurance maladie, la médecine doit être absolument gratuite. La gratuité n’existe pas, il y a toujours quelqu’un qui paye quelque part et cette volonté de gratuité peut nous coûter personnellement très cher. J’aborde ici un problème délicat. Au début de mes études je fréquentais la salle d’attente d’un médecin homéopathe parisien qui pratiquait des tarifs au moins égaux à 10 fois ceux d’une consultation conventionnée. Un jour j’y rencontrais une personne qui visiblement n’avait pas de gros moyens et j’entamais une discussion avec elle : « Comment se fait-il que vous puissiez vous offrir de telles consultations ? » Elle me répondit : « Vous savez, j’en ai vu tant avant lui. Lui, il a pris le temps de m’écouter et il est le seul à m’avoir améliorée. »

J’ai su ce jour-là le genre de médecine que je voulais exercer. Bien sûr, tout n’est pas si simple il y a vraiment des situations où l’absence de conditions matérielles minimales empêche l’accès à ce type de soins. Ce n’est plus alors une question de médecine mais de société et là nous changeons de sujet.

Enfin je voudrais dire, pour conclure, que ces médecines différentes, parallèles, globales ou alternatives dont beaucoup d’entre nous ressentent le besoin peuvent être également des pièges dangereux. Beaucoup de personnes, sans trop savoir de quoi elles parlent ne veulent être traitées que par des produits dits « naturels » ou par une médecine qu’ils qualifient de « douce ». L’un de mes « maîtres », le Professeur Lucien Israël disait : « Il n’y a de médecine douce que pour les maladies douces ». Si ce choix de traitement est un préalable, il peut être dangereux voire mortel dans le cas d’un cancer. C’est pour cette raison que la définition que j’ai donnée au début de ce texte : « prendre le meilleur de ce qui existe à l’instant pour la santé est essentielle ». Sans elle, c’est la porte ouverte aux charlatans et aux charlatanismes qui profitent de la demande et de l’errance de nombreuses personnes pour prendre la place. Il peut être difficile de faire le tri et c’est aussi un problème de société. Il faut être naïf pour croire des promesses trop belles et là encore, nous sortons les débats. S’il y a de bons et de mauvais médecins, il y a aussi de bons et de mauvais malades et l’expérience m’a appris qu’on ne pouvait traiter les gens qui ne voulaient pas se prendre en charge. C’est aussi cela la médecine interactive : une proposition de se prendre en charge qui n’est pas forcément à la portée de tout le monde.

Pour le thérapeute, quel qu’il soit, médecin ou « non-médecin » il faut savoir que l’on ne peut ni traiter ni encore moins guérir tout le monde. C’est donc une forme d’humilité que l’on acquiert avec l’expérience, parfois la douleur et la déception.

Je reste cependant très optimiste car le « système » n’a plus les moyens de ses errances : après la folie des examens complémentaires et des imageries sophistiquées, il faudra que les thérapeutes reviennent à l’essentiel : le regard et l’écoute d’abord, puis la volonté de ne pas nuire quels que soient les outils qu’ils ont à leur disposition.

C’est ainsi que la volonté de guérir et surtout de prévenir rejoindra la légitime volonté « d’augmenter » sa santé.

Docteur Dominique Rueff

https://dr-rueff.com
La lettre du docteur Rueff
Facebook : Dominique rueff

docteur Rueff

Références:
1 Editions Josette Lyon – Trédaniel, Paris 2013 que
2 Prix Nobel de Médecine 200
3 https://www.planetesante.ch/Magazine/Medicaments-examens-et-traitements/Medecines-complementaires/Le-monde-scientifique-se-penche-sur-les-medecines-complementaires
4 Comme le centre du traitement du cancer de Lyon, Léon Berard (centreleonberard.fr), l’Institut Bergonié de lutte contre le cancer en Nouvelle Aquitaine, le Centre Claudius Régaud à Toulouse, l’Institut Curie, le CHU de Lausanne ou les «Centres Ressources» de d’Aix en Provence (association-ressource.org ), Lyon, Reims ou Marseille ou encore l’Institut Rafaël, à Paris (https://institut-rafel.fr).
5 https://www.lettre-docteur-rueff.fr/comment-les-perturbateurs-endocriniens-menacent-notre-sante-premiere-partie et https://www.lettre-docteur-rueff.fr/comment-les-perturbateurs-endocriniens-menacent-notre-sante-deuxieme-partie/
6 La Bible des Vitamines, docteur Dominique Rueff, Paris, Albin-Michel 2004
7 Pour tous renseignement consultez «Equinoxe» 04 76 26 54B 48
8 Paris François de Guibert
9 https://secure.alternatif-bien-etre.com/pcr01/order-form/index.html
10 https://www.lettre-docteur-rueff.fr/devenons-coherents/
11 https://www.lettre-docteur-rueff.fr/mediter-pour-sa-sante-et-celle-des-autres/
12 La voie pour l’avenir de l’Humanité, Paris Fayard 2011